Oct 25

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) a 100 ans : un anniversaire à saluer dans la mondialisation

Unique agence ‘tripartite’ de l’ONU, l’OIT réunit des représentants des gouvernements, employeurs et travailleurs de 187 Etats Membres  pour établir des normes internationales, élaborer des politiques et concevoir des programmes visant à promouvoir le travail décent pour tous les hommes et femmes dans le monde.

Comment représenter la société et le monde du travail dans une démocratie ? La place des corps intermédiaires a toujours été une question complexe, et les modalités d’articulation entre démocratie politique et démocratie économique et sociale varient selon les époques et les traditions nationales.

En 1919, les États signataires du  Traité de Versailles qui mettait fin à la Première Guerre mondiale créent l’Organisation internationale du travail (OIT), en marge de la Société des Nations.

L’OIT devait incarner la conviction qu’une paix universelle et durable ne pouvait se bâtir que sur la base de la justice sociale.

La Constitution de l’OIT  fut rédigée début 1919 par la Commission du Travail, présidée par Samuel Gompers, directeur de la Fédération américaine du travail (AFL) aux Etats-Unis. Elle était formée des représentants de neuf pays : Belgique, Cuba, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pologne, Royaume-Uni et Tchécoslovaquie.

L’OIT est depuis 1946, l’institution spécialisée des Nations unies chargée des questions du travail. Ses principaux objectifs sont de promouvoir les droits au travail, d’encourager la création d’emplois décents, d’étendre la protection sociale et de renforcer le dialogue social. En 1969, l’Organisation a reçu le prix Nobel de la paix.

Le Préambule de la Constitution de l’OIT affirme :

  • Attendu qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale ;
  • Attendu qu’il existe des conditions de travail impliquant pour un grand nombre de personnes l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelles sont mises en danger ; et attendu qu’il est urgent d’améliorer ces conditions ;
  • Attendu aussi que la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leurs propres pays

En mai 2012, le Britannique, Guy Ryder  fut élu dixième Directeur général de l’OIT. Il a été réélu pour un second mandat de cinq ans en novembre 2016. M. Ryder a affirmé que l’avenir du travail n’était pas prédéterminé : le travail décent pour tous est possible mais les sociétés doivent le faire advenir. C’est précisément au nom de cet impératif que l’OIT a créé la Commission mondiale sur l’avenir du travail  dans le cadre de son initiative pour célébrer son centenaire en 2019.

Le 100e anniversaire de l’OIT, célébré cette année, est une opportunité idéale pour revenir sur les nombreux événements décisifs qui ont jalonné l’histoire de l’Organisation. L’OIT a joué un rôle aux principaux carrefours de l’histoire récente – la Grande dépression, la décolonisation, la création de Solidarność en Pologne, la victoire sur l’apartheid en Afrique du Sud – et aujourd’hui dans l’instauration d’un cadre éthique et productif pour une mondialisation équitable.

  La France et l’OIT ont des liens anciens ; elle est un des pays fondateurs de l’OIT, dont la création résulte de l’édification du premier système multilatéral, autour de la Société des Nations.  Le premier Directeur général du Bureau international du Travail fut Albert Thomas , compagnon de Jean Jaurès et forte personnalité, qui a profondément marqué l’histoire de cette institution. Des années plus tard, Francis Blanchard  dirigera le BIT entre 1974 et 1989.

Le préambule de la Constitution de l’OIT précise : «Attendu que la non réalisation par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs…». Des conditions équitables de concurrence sur le plan économique et social sont une condition d’un multilatéralisme ordonné à construire autour d’institutions telles que l’OIT !

Retrouvez                   Constitution OIT      Histoire OIT

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