La recherche a fait un bond de géant dans l’infiniment petit depuis la théorie des quarks formulée par Murray Gell-Mann, prix Nobel de physique en 1969. Déclarée aujourd’hui, comme l’une des trois priorités stratégiques nationales, avec l’écologie et la santé, la nanotechnologie fait partie de notre quotidien. Les téléphones portables, les ordinateurs, le nucléaire, le photovoltaïque, la médecine, l’optique, etc, tous ces secteurs ont connu un développement extraordinaire avec l’apparition des nanosciences.
J’ai eu le plaisir, en tant que chargé de la recherche à la Région, de réceptionner aux cotés d’Alain LeVern un tout nouveau microscope électronique à transmission (MET), d’un montant total de 2.8 M€. Cette acquisition, installée à l’Université de Rouen, sur le technopole du madrillet, a été rendue possible grâce à la participation à hauteur de 50% de la Région Haute-Normandie (1,4 M€).
Le microscope JEOL JEM ARM200F est le premier instrument de ce type installé en Europe et le deuxième dans le monde. Il tient ses spécificités de sa très haute résolution analytique, sa colonne d’ions focalisés lui confère une résolution en mode analyse de 0,08 nanomètre. Il est également doté de systèmes d’automatisation performants qui réduisent le temps d’analyse des « objets » à l’échelle nanométrique (un milliardième de mètre) à moins d’une heure.
Cet outil inédit va permettre de renforcer les capacités d’analyse de la matière à l’échelle de l’atome et ainsi mieux comprendre les propriétés incroyables de certains matériaux tels que les semi-conducteurs, avec à la clef de nouvelles applications utiles. Ceux-ci ont déjà permis la création de la « nanocouche » d’un composé spécial qui rend les verres de nos lunettes anti-reflet ou anti-rayure, un nanomédicament qui permet le traitement ciblé de certains cancers, ou un nouveau semi-conducteur qui booste la capacité de mémoire et la rapidité de nos outils numériques nomades (Mini-pc, smartphone…).
Cet investissement prouve, s’il en besoin, l’intérêt que la Région porte à la recherche et à l’innovation. Grâce à cette nouvelle machine, nous augmentons encore le rayonnement national et international de la région en général et de la technopôle du Madrillet en particulier. Rappelons que le Groupe de Physique des Matériaux du Madrillet (GPM) qui reçoit cet équipement, est l' inventeur de la sonde atomique au début des années 90, et le seul laboratoire de cette taille à être capable d’explorer à l’échelle de l’atome. C’est l’un des quatre laboratoires CNRS haut-normands, l’un des deux classés A+ (niveau maximal) et un acteur de référence du Grand réseau de recherche : Energie Electronique Matériaux.
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