Il faut des pouvoirs dans une société, car il faut des personnes qui prennent des décisions au nom de l'intérêt général, qui établissent des règles pour "vivre ensemble " ; c'est l'honneur de la politique de permettre de désigner ces responsables selon des règles démocratiques.
Mais dans une société complexe, dans une société ou les intérêts sont contradictoires, ou les lobbies sont puissants, il faut des contre pouvoirs. Ces contrepouvoirs, on ne peut les rechercher seulement quand ils vont dans le sens que l'on veut, et les contester lorsqu'ils prennent des positions opposées à ce que l'on veut. Ils sont essentiels pour éviter tout pouvoir autoritaire ou contenir l'étendue du pouvoir de ceux qui a un moment l’exercent.
Il faut bien reconnaître que trop souvent l'actualité regorge d'exemples de cette contradiction, qu'elles que soient les sensibilités politiques, à gauche comme à droite: les contrepouvoirs on les aime lorsqu'ils pensent comme nous !
Ceci ne veut pas dire que les contrepouvoirs ont toujours raison mais leur existence est indispensable à la vie démocratique car par essence la décision politique n'est jamais la vérité ; elle peut être la plus construite possible, la plus raisonnée qui soit, elle n'est pas scientifique. Des exemples de l'utilité de ces contre pouvoirs , on en trouve tous les jours dans l'actualité :
Avec La Justice d'abord ; et l'UMP à tord de tenir les propos qu'elle tient sur le pouvoir judiciaire à l'occasion de la mise en examen de Sarkozy. Il faut s'en tenir à des principes : la présomption d’innocence, personne ne peut être au dessus des lois, et la justice doit être indépendante.
Les médias ensuite ; les journalistes ont un devoir d'investigation et Mediapart ne fait que son travail, quel que soit l'estime que l'on peut avoir pour Jérôme Cahuzac ou ses qualités. On ne peut pas souhaiter l'indépendance des médias dans l'opposition et la contester au pouvoir.
Les Syndicats : les partenaires sociaux ont signé un accord après de longues discussions ; on ne peut que s'en réjouir si on veut une démocratie sociale plus vivante, faute de quoi que dire lorsqu'un pouvoir politique prend des décisions contraires à la volonté de l'ensemble des syndicats, comme ce fut le cas sur les retraites ou le CPE.
Les cours comme le conseil constitutionnel, la cours des comptes ou le conseil d’état, ne sont elles pas les gardiennes de nos règles républicaines : on peut, ne pas apprécier que l'une d'entre elles n'accepte pas la taxation à 75% des revenus, ou refuse telle ou telle règle électorale ou disposition législative, mais on est souvent heureux de s'appuyer sur elles dans l'opposition !
Les contre pouvoirs n'ont pas toujours raison mais ils sont indispensables en démocratie
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