Nous avons à plusieurs reprises, évoqué ici les classements des universités et particulièrement le classement de Shangai. J’évoque ici deux autres classements.
Celui d’abord du « Times Higher Education 2012-2013 » qui enregistre un recul des universités occidentales. Sept établissements français apparaissent dans ce classement 2012-2013 des 200 premières universités mondiales. La première française, l’ENS de Paris, conserve sa 59° place, suivie de Polytechnique (62° rang qui gagne une place) et de l’UPMC (81° place, gain de trois places). Paris Diderot est à la 166° place (contre 169 en 2011) et l’ENS Lyon recule de 29 places (de 141 à 170). Deux universités françaises apparaissent pour la première fois : Paris Sud (92°) et l’université Joseph Fourier Grenoble 1 (180° place).
Ce classement note un recul global de la position des établissements américains comme britanniques puisque ,par exemple 51 des 76 institutions américaines du top 200 et 19 des 31 institutions britanniques voient leur place se dégrader. Un mouvement qui profite notamment aux universités asiatiques (Chine, Corée, Taiwan, Singapour) et qui traduit un rééquilibrage entre l’ouest et l’est de la planète. C’est ainsi que deux universités chinoises du top 200 progressent : l’université de Pékin passe de la 49°à la 46° place et l’université Tsinghua (Pékin) progresse de 19 places, de la 71° à la 52°.
En Europe, le fossé se creuse entre le nord et le sud du continent. les universités néerlandaises confortent leurs places : les douze institutions des Pays-bas progressent toutes et le pays arrive à la troisième place mondiale (après les Etats-Unis et le Royaume-Uni et juste devant l’Allemagne) et les universités allemandes et danoises sont en progression. En revanche, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce sont en déclin, aucun des pays n’arrivant à rejoindre le top 200. La seule université qui y figurait (Pompeu Fabra, Barcelone) quitte cette année le classement
Dans ce classement l’impact des citations compte pour 30%, la recherche pour 30% (quatre critères), l’enseignement pour 30% (cinq critères), l’international pour 7,5%, et le lien à l’industrie pour 2,5%.
Le second classement est celui du Ministère de l’enseignement supérieur qui classe les établissements français en fonction de leur valeur ajoutée à la réussite attendue des étudiants en licence. Rappelons que 27 % des étudiants entrants en première année de licence (L1) obtiennent leur licence trois ans plus tard et 12 % des étudiants ont besoin d’une année supplémentaire pour valider leur diplôme. L’âge d’obtention du baccalauréat et surtout la série du baccalauréat sont les variables qui influent le plus sur la réussite en licence.
C’est l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines qui arrive en tête de ce classement mesurant la capacité des établissements à tirer le meilleur de leurs étudiants, devant l’université d’Angers.Les prestigieuses facs parisiennes qui font un peu figure de belles endormies avec des étudiants livrés à eux-mêmes, sont reléguées en bas de tableau.
Ce classement ne repose pas sur le seul «taux de réussite» des établissements, c’est à dire la proportion de ses étudiant qui obtiennent leur licence en trois ans, mais sur la notion de «valeur ajoutée». Car, aussi variés que soient ces taux de réussite (de moins de 16 % en Polynésie à près de 59 % à Angers), ils sont difficiles à comparer en raison des nombreuses différences entre les facs. Non seulement les cursus sont divers, parfois sélectifs comme en médecine, mais les étudiants viennent aussi de milieux sociaux et d’origine très variés.
Chaque année, le ministère de l’Enseignement supérieur calcule donc un taux de réussite «attendu» pour chaque université, à partir de critères comme l’âge des étudiants inscrits, leur sexe, leur origine sociale, la filière suivie… La valeur ajoutée correspond à l’écart constaté entre ce taux de réussite «attendu» et le taux de réussite réellement observé en fin d’année. Les universités gratifiées d’une forte valeur ajoutée sont donc celles qui parviennent à faire réussir le plus grand nombre d’étudiants, étant donné leur contexte particulier.
De tout cela il ressort de vraies différences dans ces classements ou le succès de l’étudiant, la renommée de la recherche ne vont pas nécessairement de paire. On constate surtout une fois de plus , comme pour le classement de Shangai , que la course à la grande taille des établissements , n’est pas nécessairement la panacée, ni pour la recherche, ni pour la réussite des étudiants !
Le classement de la réussite par le Ministère de l'enseignement supérieur:
1 ping