Fév 19

“Nous ne nous reconnaissons pas… “

2564425368Cette Initiative a été discutée à la réunion du Forum des Associations de Luttes Démocratiques de l’Immigration (FALDI), le 5 février 2014. Le texte a été signé par de nombreuses associations et personnalités de l'immigration en France. Voici cet appel que vous pouvez signer ici

« Au moment où, dans nos pays d’origine, les luttes pour la dignité, la liberté et l'égalité font rage, nous assistons en France à un déferlement de forces conservatrices et réactionnaires porteuses d’inégalité :

– Inégalité revendiquée entre femmes et hommes, sous couvert de défendre des différences entre sexes qui seraient soit-disant menacées ;

– Inégalité entre homosexuels et hétérosexuels, avec la remise en cause de la loi sur le mariage pour tous ;

– Inégalité entre les « races », dont le mot retrouve droit de cité : une ministre noire traitée de guenon, des propos racistes criés en pleine rue et, qui plus est, par des enfants ainsi instrumentalisés. Or, nous ne voulons pas de cela pour nos enfants.

Lors de la « Manif pour tous » du dimanche 2 février 2014, une banderole écrite en arabe et en français affichait « Les Français musulmans disent non au mariage homosexuel ». Que certains se retrouvent dans ce slogan et affichent leurs penchants réactionnaires, cela ne nous étonne guère et c’est leur choix. Mais, pour notre part, nous ne nous reconnaissons :

– Ni dans ce slogan, nous qui luttons, ici et là-bas, contre la marginalisation et la stigmatisation des homosexuels ;

– Ni dans les délires de la prétendue menace d’indifférenciation entre les sexes à l’occasion des «ABCD de l’égalité » expérimentés dans les écoles, nous qui devons sans relâche défendre, ici et là-bas, l’égalité des droits entre femmes et hommes ;

 

– Ni dans les propos racistes ou complotistes – que ce complot soit fantasmé comme celui des « arabes », des « musulmans », ou comme celui des « juifs » –, nous qui avons eu à affronter le fantasme de complot de « l’Occident » pour défendre dans nos pays d'origine la liberté de conscience, qui ne peut aller sans la sécularisation du droit. Notre mémoire est celle des luttes d’indépendance pour l’égalité entre les peuples, des luttes sociales des années 1970 revendiquant « à travail égal salaire égal », des mouvements comme « La marche de l’égalité et contre le racisme » de 1983, des associations de soutien aux luttes de femmes dans les pays du Maghreb.

C’est au nom de cette mémoire que nous rejoignons, ici et là-bas, les forces qui se battent contre toutes les inégalités et pour les libertés. »

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