Progression continue de l'abstention, croissance exceptionnelle du FN, chute de certains bastions de gauche des le premier tour….mais au delà du constat, Que peut on en dire?
C'est d'abord et surtout une crise de confiance, une crise de la politique, une crise de la parole publique. C'est un phénomène qui s'accentue d'années en années et contre lequel on semble impuissant.
Crise de crédibilité de la parole publique, en raison des décalages entre les promesses et les mises en œuvre : les exemples abondent qui accentuent le décalage entre les discours dans l'opposition et les discours au pouvoir.
Crise de perspective, lorsque l'instantanéité prend le pas sur toute perspective de long terme, lorsque les positionnements de circonstance conduisent à des critiques incomprises ou contradictoires.
Crise de la décision, lorsqu'on ne sait plus qui décide dans la complexité institutionnelle, ou face à une technostructure de plus en plus omniprésente.
Crise de la pensée lorsqu'on en reste à des schémas dépassés dans une globalisation qui bouleverse tout, qui en reste à une vision hexagonale de nos problèmes
Crise des appareils politiques, à travers leur mode de fonctionnement ou leur perte de représentativité.
Dans ce contexte, les problèmes individuels prennent le pas sur la vision collective, les réactions émotives ou les peurs ne sont plus canalisées. Il devient au contraire plus facile de les utiliser, et utiliser uniquement les peurs anti FN ne pourra être efficace pour le combattre. C'est un travail de contact, de proximité, d'explication qu'il faut opposer.
Michel Rocard voulait "convaincre" car il savait que c'était le seul moyen de concilier le réel et la raison. C'est cette force de conviction sur le fond qu'il faut retrouver, par le contact, la proximité, et la clarté dans les choix.
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