L’enquête réalisée par Ipsos pour France Bleu, en mars dernier, cherche à mesurer l’impact de la crise sur les vacances d’été des Français. Il est pour le moins net, avec plus d’une personne sur deux qui ne prévoit pas de partir cette année. Ce taux grimpe à 64% dans les foyers dont le revenu mensuel net est compris entre 1200 et 2000 euros, et même à 82% chez les plus modestes. Quand à ceux qui pensent tout de même partir, ils prévoient un budget en baisse.
Les Français ne partant pas en vacances d’été seront plus nombreux que les années passées : outre les 40% de Français qui disent ne jamais partir en vacances d’été, 11% déclarent que s’ils partent habituellement en vacances d’été, ce ne sera pas le cas cette année. Ainsi, 51% des Français ne partiront pas en vacances cet été, et un Français sur dix (11%) a déjà décidé de diminuer son budget vacances.
S’il est déjà réel, l’impact de la crise sur le budget vacances des Français pourrait être encore plus marqué, puisque 15% des Français envisagent la diminution de ce budget. Au total, seul un Français sur cinq (22%) déclare ne pas envisager pour le moment de diminuer son budget vacances.
Les jeunes et les classes moyennes sont particulièrement affectés.
Ainsi, 30% des moins de 35 ans (contre 22% des Français en moyenne) ont déjà décidé de ne pas partir en vacances cet été contrairement à l’année dernière (17%) ou de diminuer leur budget vacances (13%).
Les classes moyennes sont également touchées : respectivement 26% et 28% des personnes vivant au sein d’un foyer dont le revenu mensuel net est compris entre 1.200 et 2.000 euros ou 2.000 et 3.000 euros affirment qu’elles ont décidé de renoncer pour cet été à leurs vacances ou de diminuer leur budget. C’est également le cas de 28% des employés et de 27% des ouvriers.
Quels arbitrages les Français comptent-ils effectuer afin de diminuer leur budget vacances ?
Lorsqu’on leur demande quels sont les dépenses qu’ils réduiraient en priorité afin de diminuer leur budget vacances, les Français citent tout d’abord les dépenses faites sur leur lieu de vacances (34%, dont 18% qui réduiraient leurs dépenses de restauration, 10% leurs dépenses de loisirs et d’activités, 6% les deux), devant les dépenses liées à l’hébergement (31%, parmi lesquels 19% privilégieraient un hébergement gratuit chez des membres de leur famille par exemple, 11% dépenseraient moins pour leur hébergement, 1% feraient les deux).
Un Français sur cinq réduirait la durée de son séjour (21%) ou réduirait les dépenses liées au transport (14% partiraient moins loin, 6% changeraient de mode de transport, 1% mettraient ces deux solutions en œuvre).
Des réservations plus tardives et des Français plus attentifs aux promotions
Si 23% des personnes qui partiront en vacances cet été affirment qu’elles ne réserveront ni plus tôt, ni plus tard que d’habitude et si une personne sur cinq (20%) a déjà réservé comme à son habitude, l’incertitude liée à la crise semble inciter près d’une personne sur trois (31%) à réserver plus tard que d’habitude ou même à la dernière minute.
En effet, 16% des personnes interrogées déclarent qu’elles réserveront à la dernière minute en fonction des promotions, et 15% réserveront plus tard que d’habitude, ne sachant pas de quel budget elles disposeront.
Certaines régions pourraient bénéficier du changement des habitudes des Français
On pourrait donc assister cet été à une redistribution des rôles entre les différents acteurs et sites touristiques.
Cependant, les Français ne cèdent pas à la morosité lorsqu’ils pensent à leurs prochaines vacances d’été. Lorsqu’on leur demande quel est le sentiment qui résume le mieux leur état d’esprit à l’égard de leurs prochaines vacances d’été, c’est la sérénité qui prévaut pour une large majorité d’entre eux (46%). L’impatience et l’incertitude viennent ensuite à égalité (22%), loin devant l’appréhension (8%).
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