Juil 24

Jean Claude Guezennec nous a quittés : hommage à un ami

Le décès de Jean Claude Guézennec est une bien triste nouvelle pour beaucoup de générations de rouennais et pour le monde du cinéma.  Au-delà des nombreux hommages qui lui sont rendus (voir aussi), même s’il n’aimait pas cela, je voudrais évoquer ici quelques moments vécus avec celui, que j’ai connu il y a plus de 50 ans.

Il nous a quittés dans son sommeil, paisiblement, jeudi 22 juillet.  Il n’aimait pas les enterrements, il ne souhaitait pas de cérémonie publique mais plutôt un adieu simple et intime. Une grande émotion m’a envahi lorsque Sarah Jacquet, sa petite nièce, m’a appelé pour m’annoncer son départ. Je veux ici lui rendre un hommage personnel.

J’ai connu Jean Claude alors que jeune agrégé de lettres, il venait d’arriver au lycée Corneille. J’étais en 4eme en octobre 1960, et c’était mon professeur de français et latin. D’emblée sa vision pédagogique étonnait : Le « bourgeois gentilhomme » on ne l’apprenait pas simplement en classe, on le jouait sur la scène du théâtre de Joyeuse. Il voulait que ses élèves de 4e écrivent « un film au lieu de faire une énième rédaction »

Mais il m’a d’emblée embarqué dans son aventure d’Archimède-films. Et j’ai eu l’immense bonheur d’être acteur en 1961 dans « l’amitié n’est pas à vendre », film qui a été primé en 1964 au festival d’Évian

Je n’oublie pas les moments exceptionnels que nous avons vécus avec l’organisation des  Lycornes, ces fêtes qui embrasaient le lycée tout un week end ; ou encore les multiples péripéties qui jalonnaient le bouclage de notre journal interne Rotomagus. Toutes ces activités liées à l’UGACS étaient stimulantes et formatrices, et surtout enthousiasmantes.

Nous sommes  nombreux à avoir bénéficié de son dynamisme, de son enthousiasme, de sa gentillesse …. Pour certains ce fut une  préparation exceptionnelle à  un avenir professionnel dans le cinéma ou le journalisme, pour moi ce fut tout simplement un bel apprentissage de la vie : Il a beaucoup contribué à ce que je suis aujourd’hui

En 1988, je venais d’être élu député, et Jean Claude  n’a pas manqué aussitôt de m’embarquer dans sa volonté d’ancrer le cinéma dans l’Education Nationale. Le bac cinéma fut créé en 1989 puis quelques années plus tard le BTS audiovisuel. Jean Claude était heureux : « Lors de la première session historique de ce bac, le lycée Corneille était le référent national pour tous les jurys de France»,

Il n’a pas manqué de me sensibiliser comme élu au conseil régional sur des dossiers de l’IRIS (institut Régional de l’Image et du Son) ou lors de la création du pôle image en 2000.

Lors du 60eme anniversaire d’Archimède-films en 2019, il avait tenu  à ce que je l’accompagne pour retrouver d’anciens élèves, et il était très heureux de réunir les acteurs de « l’amitié n’est pas à vendre ».

Pendant le confinement lié au Covid , nous prenions des nouvelles  l’un et de l’autre. Il y a peu, il m’avait téléphoné pour que je lui dise ce que je pensais du bulletin « Archimède Infos » qu’il venait de créer

Jean Claude aimait retrouver ses anciens élèves et il en a eu beaucoup. C’était plus qu’un professeur, un éducateur. Il a forgé tant de parcours professionnels.

C’est un ami d’une gentillesse exceptionnelle que je perds. Adieu Jean Claude !

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