Juil 19

Orelsan, la violence jusqu’où?

La mauvaise polémique engagée suite à la déprogrammation du rappeur Orelsan, par le patron des Fancofolies, Gérard Pont m’inspire, avec quelques jours de recul trois réflexions :

La première est que la liberté d’expression doit être totale. En la matière, on ne peut transiger. Mais la liberté de dire, c’est aussi la liberté de contredire. Il est pour le moins paradoxal de parler de censure lorsqu’on critique les paroles d’Orelsan. M.Lefebvre, porte parole de l’ump , est moins défenseur de la liberté d’expression lorsque sont poursuivies des personnes qui critiquent Sarkozy («je te vois »), ou des jeunes de banlieux qui critiquent la police, ou encore lorsqu’il s’agit des internautes (loi Hadopi)

Ma seconde réflexion est que dans notre société aujourd’hui les propos sur le racisme ou l’antisémitisme sont sévèrement condamnés, et c’est tant mieux !Il n’y a pas de polémique ou si peu à propos de Dieudonné. Par contre que Jack Lang ou Frédéric Lefebvre considèrent que l’incitation à la violence envers les femmes relèvent de la liberté d'expression, est consternant et très grave. Ségolène Royal, et avec elle de nombreuses associations, Marie Georges Buffet (PC),Christine Albanel (Ump), Corine Lepage (modem) .. condamnent les paroles d’Orelsan. Ségolène Royal demande s'il est "tolérable qu'un chanteur appelle au meurtre et à la violence contre les femmes, pas seulement dans une chanson mais dans plusieurs, qu'il menace de les 'marie-trintigner' et de les 'avorter à l'opinel'". "La lutte contre les violences faites aux femmes ne souffre d'aucune faiblesse et d'aucun compromis", insiste-t-elle.

Enfin ma troisième réflexion concerne l’argent public. Il doit toujours servir l’intérêt général. En matière culturelle, il doit bien sur encourager la création culturelle sous toutes ses formes. Il ne doit pas servir à soutenir l’appel à la haine, au meurtre. Orelsan peut écrire les chansons qu’il veut, et les diffuser librement: l’argent public n’a pas à servir ses appels à la violence

Quand Frederic Mitterrand, nouveau ministre de la culture dit : « Je ne trouve rien de choquant » dans la chanson "Sale pute" du rappeur controversé, On est en droit de s’interroger sur son rôle d’homme public et sur son sens critique. Quand il ajoute « Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qui sont devenues des classiques. », je lui dis, dites nous lesquelles ! Hommes et femmes de lettres, à vos recherches, je n’en ai pas trouvé !

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