Vendredi 16 octobre, quel paradoxe ! A la fois, journée mondiale de l’alimentation, contre la faim, et journée de manifestation des agriculteurs! Paradoxe apparent ou réel ?
A l’évidence, c’est l’expression d’une crise majeure d’un système, dans l’agriculture et des politiques agricoles publiques.
Nous ne pourrons pas nous en sortir si nous laissons faire le marché : il faut une régulation des prix agricoles, ce qui veut dire des prix planchers mais aussi des prix plafonds : nous n’avons pas assez dénoncé l’envolée de certains prix agricoles ( procurant au passage des revenus exceptionnels à certains agriculteurs ) ces dernières années sous la pression en particulier du développement des biocarburants .
Il est urgent que l’Europe et l’Organisation Mondiale du Commerce discutent de ces modes de régulation et de ces « justes » prix.
La France doit rapidement engager le débat public sur la nouvelle politique agricole européenne, en ne se contentant pas de demander le maintien d’un maximum de subventions. Le gouvernement doit y associer tous les partenaires : agriculteurs bien sur, mais aussi les industriels , les consommateurs et les collectivités régionales : l’agriculture n’est , en effet pas simplement la production de biens alimentaires , c’est un enjeu essentiel pour les paysages, pour la protection de l’eau, pour l’environnement en général ; c’est aussi la production de bien durables utilisées dans beaucoup de domaines : la santé, les matériaux, l’énergie…C’est un enjeu majeur aujourd’hui que nous avions collectivement, il faut bien le dire, un peu abandonné dans le débat politique.
Le Ministre de l’agriculture ne peut se contenter de "demander" un plan d’urgence comme il le faisait dans la presse la semaine dernière! A qui le demande-t-il ? N’est ce pas sa responsabilité de le faire !
Au moment où il se présente aux élections régionales certaines affiches cinglaient à Rouen, comme un sérieux avertissement
1 Commentaire
Je rejoins volontiers l’esprit de ce billet. Il faudra bien remettre en question les subventions à des exportations qui ruinent les agricultures vivrières des pays pauvres. Soutenir l’agriculture familiale et paysanne qui nourrit les hommes et non celle qui veut faire du business en nourrissant les moteurs (agro-carburants). Cesser de subventionner les grandes exploitations productivistes les plus utilisatrices des phytosanitaires qui polluent nos ressources en eau..
Dialoguer et négocier avec les paysans, dans leur diversité en déniant le monopole de ceux qui crient très fort pour faire oublier qu’ils ont eux mêmes souhaité le système actuel, demandé la suppression des quotas laitiers.. et toujours copiné avec leur ministre UMP!