Un seul graphique résume à lui seul les pouvoirs de la finance: il représente la Part des profits du secteur financier dans l'ensemble des profits des entreprises domestiques américaines, de 1948 à 2009.
Publié par Alternatives économiques dans son numéro de juillet, il montre la dérive d’un système économique depuis trente ans, système qui tue les entreprises.
La finance déploie sa puissance dans au moins quatre directions :
– Elle a d'abord un pouvoir de nuisance, une puissance de déstabilisation des économies: depuis une trentaine d'années, la fréquence des crises financières s'est considérablement accélérée, jusqu'à la crise ouverte en 2007, exceptionnelle par son étendue et par sa gravité.
– A un deuxième niveau, la finance soumet les entreprises à la dictature de la rentabilité à court terme, au détriment de l'emploi, d'un partage équitable de la valeur ajoutée et du temps long des projets industriels.
– A un troisième niveau, la finance organise à son profit un immense détournement de fonds et de talents. Depuis le début des années 1980, les profits du secteur financier ne cessent de gonfler par rapport à ceux du reste de l'économie ce que montre très bien le graphique.
– Enfin, la finance a une influence considérable sur les politiques publiques. Il n'est que de voir la course au moins-disant fiscal et réglementaire que les Etats se livraient avant la crise pour attirer du capital
On arrêtera pas la crise et ses effets dans tous les domaines, sans une régulation dans l'intérêt général de la finance
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