Le commissaire aux Transports a présenté le nouveau Livre blanc de la Commission européenne sur les transports. Intitulé « Feuille de route vers un espace unique du transport européen – vers un système de transport compétitif et efficace », le Livre blanc a un double objectif : assurer le développement d'un transport indépendant du pétrole, et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (avec pour objectif une baisse d'au moins 60% en 2050 par rapport au niveau de 2008).
Les actions de la Commission sont déclinées en dix sous-objectifs de moyen (2030) et long terme (2050), et devraient combiner à la fois des mesures technologiques, de marché, et d'optimisation de chaque mode de transport. Parmi les éléments phares du document se retrouvent le développement des carburants alternatifs au pétrole ; la maximalisation de la « multi-modalité », en favorisant le transport ferroviaire ; l'accroissement de l'efficacité du transport et des infrastructures, en particulier en développant l'utilisation des systèmes d'information.
Le texte est structuré en trois parties : les déplacements urbains, interurbains et les trajets longue distance. En ville, 75% des déplacements se font en voiture. La Commission propose donc de diviser par deux l'utilisation des véhicules à moteur classiques (essence, diesel et gaz) dans les agglomérations d'ici 2030 et de les supprimer à l'horizon 2050.
Les déplacements interurbains devront également évoluer. Selon le document, la moitié du transport routier de passagers et de fret de plus de 300km devra s'effectuer par les voies ferrées et navigables d'ici 2030. L'UE prévoit de se doter, d'ici 20 ans, d'un réseau de base qui permettra de relier les aéroports, gares, ports maritimes ou fluviaux pour permettre de passer d'un mode de transport à l'autre.
Pour les grandes distances, le texte propose enfin d'accélérer le développement des carburants alternatifs. Ils devront représenter 40% des trajets dans les avions. Une baisse de 40% des émissions de CO2 liées au transport maritime devra également être enregistrée .
Le Livre blanc amorce aussi le débat sur une stratégie plus efficace de financement des infrastructures de transport, qui serait basée sur la conditionnalité et une planification à long terme.La Commission européenne adoptera sa communication sur le sujet fin juin. Toutefois quelques 200 à 250 milliards d’euros seront nécessaires pour les années 2014-2020 pour assurer le financement des infrastructures les plus stratégiques reprises dans le Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T).
En complément des financements publics, le secteur privé devrait également être impliqué dans le financement en assurant les revenus supplémentaires nécessaires par l’internalisation des coûts externes du transport. Pour cela, la Commission européenne envisage, d'une part, de faciliter et d'harmoniser le processus de conclusion des partenariats public/privé. D'autre part, elle propose de revoir la méthodologie de tarification et de taxation ainsi que d'internaliser les coûts de la pollution locale et du bruit dans les ports et les aéroports et d'examiner une application obligatoire
Le secteur du transport a salué dans son ensemble l'initiative de la Commission, même si des divergences existent sur la question du « transfert modal », c'est-à-dire la modification des parts de trafic de chaque mode de transport.
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