Mai 04

Formation des enseignants : reconstruire sur un champ de ruines!

Initialement destinée à augmenter le niveau de formation des enseignants, la masterisation n'a eu pour résultats que d'accentuer les difficultés du travail professoral : en abandonnant les nouveaux enseignants aux réalités du terrain sans réelle formation pédagogique, elle a provoqué la chute des vocations, alors que se profile une crise majeure du recrutement. Surtout, la réforme n'a pas su régler la question de la formation initiale des enseignants, moment crucial où se définit le sens de leur mission.

Le métier de professeur s'apprend, sur des bases académiques, et au sein de véritables écoles professionnelles. La formation des enseignants est un investissement, sans lequel il n'est pas de réussite de l'élève et de système éducatif de qualité. Un principe fondamental de l’approche de Jean-Louis Auduc, , et Julien Laurence dans une note pour Terra Nova

C'est que le métier de professeur s’apprend de façon méthodique et ordonnée, comme celui d’ingénieur, de médecin ou d’officier de Marine. Il s’apprend à la fois sur d’incontestables bases académiques et au sein d’une école d’application chargée d’encadrer la confrontation avec le réel : les élèves de notre temps, dans une société en évolution. Un raisonnement court en filigrane de leur propos : il s’agit de la nécessité de surmonter l’opposition entre « savoirs académiques » et « compétences professionnelles », qui se cristallise notamment autour de la formation des professeurs, de dépasser l’affrontement entre les « républicains », nécessairement présentés comme des dinosaures promoteurs de savoirs certes élevés mais intransmissibles aux élèves, et les pédagogues, toujours affublés de sobriquets humiliants, militants d’une école vidée de tous savoirs ambitieux

Pour ce faire, trois options sont possibles, qui nécessitent dans tous les cas de rompre avec la situation actuelle :

– Option A : fixer le concours pour les enseignants (admission et admissibilité) à la fin du Master 1ère année (M1). L’année de M2 est composée d’une partie stage pratique, une partie mémoire et une partie découverte des métiers et missions connexes à l’enseignement.

– Option B : fixer le concours (admission et admissibilité) à la fin du Master 2ème année (M2). L’année de M1 est composée d’une partie recherche, une partie stages obligatoires de découverte du métier et une partie approche formalisée des politiques éducatives et de la connaissance du monde scolaire. L’année de stage aurait lieu à l’issue du M2, dans un service à mi-temps avec une formation soutenue en école professionnelle.

– Option C : appliquer un parcours de formation spécifique aux professeurs des écoles (option A) et aux professeurs du secondaire (option B).

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