Dictature de l’urgence et de l’émotion, précipitation et court-termisme sont des « biais naturels » de la démocratie. La perspective d’une conquête du pouvoir par la gauche en 2012 doit amener dès aujourd’hui cette dernière à repenser le cadre d’action de l’Etat.
L’idée avancée par Pierre Rosanvallon de créer une Académie du futur ouvre à cet égard des perspectives particulièrement intéressantes : composée de scientifiques et de philosophes, cette instance aurait vocation à éclairer les gouvernants sur la réalité qu’ils souhaitent changer et sur les conséquences des choix opérés sur le long terme.
Ses travaux permettraient d’autre part d’ouvrir le débat à tous ceux que la politique concernée intéressent de près ou de loin. Aussi séduisante soit-elle, cette proposition soulève dans le même temps beaucoup d’interrogations et de difficultés auxquelles il convient de la confronter. Quelles fonctions ? Quels pouvoirs ? Quelle composition ? Quel fonctionnement ? Quel statut ?
Dans une note pour la Fondation Jean Jaures, G. Champon et V. Marinese imaginent cette’Académie du futur. Composée d’experts et de représentants de la société civile, indépedante, insérée dans le processus législatif et ouverte au débat public, échappant à la dictature de l’urgence, cette instance semble aujourd’hui nécessaire à la démocratie.
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