Au delà des affaires DSK qui sont devant la justice, je vous propose en ces temps de vacances, deux lectures intéressantes, sur la morale, les relations avec le pouvoir.
Marie-France Hirigoyen est psychiatre et psychanalyste. Formée aux Etats-Unis, elle a publié, en 1998, un ouvrage intitulé Le Harcèlement moral, la violence perverse au quotidien (éditions la Découverte-Syros). Tiré initialement à quelques milliers d’exemplaires, l’ouvrage dépasse finalement les 300.000 exemplaires, parce qu’il met en lumière un phénomène trop souvent passé sous silence. Son travail a été à l’origine de la prise en compte de la notion de harcèlement moral dans le droit pénal et le droit du travail.
Pour Médiapart, elle approfondit, à l’occasion des affaires DSK et Tron, cette «indulgence inouïe à l’égard des mensonges et des hommes de pouvoir» qu’elle explorait dans ce livre, et les raisons pour lesquelles les femmes harcelées ne sont que rarement entendues.
Christophe Prochasson est tout aussi dur : il s'indignait dans un autre article de Médiapart de «situations insupportables» de certains dirigeants socialistes dans leurs rapports à l'argent et au pouvoir. Pour lui «Les socialistes ont multiplié les approximations morales»
Christophe Prochasson est historien et auteur de l'essai La gauche est-elle morale? La question morale est devenue l'un des aspects, et non des moindres, de la question sociale. Pour le pire et le meilleur, on peut même s'attendre à ce que la première s'installe à la place de la seconde. De la même façon que la question sociale prit progressivement, au cours du XIXe siècle, les teintes chatoyantes de la politique, la question morale est en train d'absorber, sous nos yeux, toute la politique, son langage comme son horizon, ses ressorts émotionnels comme son répertoire d'actions collectives.
On l'a vue surgir au centre de la dernière campagne présidentielle de 2007 durant laquelle s'affrontèrent d'ailleurs moins deux morales que deux moralismes. Porté tout à la fois par les deux adversaires du second tour, à gauche Ségolène Royal, à droite Nicolas Sarkozy, le discours sur de prétendues "valeurs", où se mêlent dans le plus grand désordre l'égalité, la fraternité, le travail, la famille voire l'économie de marché et le contrôle des frontières, tend à éliminer les controverses d'idées.
Faut-il s'en réjouir, faut-il le déplorer ? C'est à quoi s'emploient à répondre les pages qui suivent en s'appuyant sur l'histoire ". Un essai original et musclé, qui éclaire l'actualité par l'histoire dans une langue aussi fluide que rigoureuse.
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