Ce 4 février se tient la Journée mondiale contre le cancer. Elle est l'occasion de mettre en avant les différents moyens permettant de faire reculer cette maladie partout dans le monde, et en particulier le volet préventif. De fait, en matière de santé publique et de prévention des pathologies chroniques, la pratique d'une activité physique s'avère bénéfique, en particulier chez les personnes malades.
Or le sport aujourd'hui s'adresse majoritairement aux personnes en bonne santé. Dans cette note de Terra Nova, Thierry Bouillet, Jean-Marc Descotes, Laurent Zelek et Arnaud Flanquart montrent qu'une véritable politique de promotion de la santé par le sport, ne se limitant pas aux seules actions d'information, auprès de la population générale et en particulier des personnes malades, est un investissement essentiel, et doit être une priorité des politiques de santé publique.
Les personnes malades, notamment celles ayant une pathologie chronique (cancers par exemple), sont bien souvent écartées du sport. Or, pour elles aussi les bénéfices d’une activité physique régulière sont probants. Trois heures de marche soutenue par semaine ou une heure d’une activité physique intense pratiquée deux fois par semaine limitent les risques de survenue d’un cancer et divisent par deux les risques de rechute (dans le cas du cancer du sein notamment). De la même manière, la pratique d’une activité physique régulière chez les personnes âgées recule l’âge d’entrée dans la dépendance de six à sept années.
En la matière, les initiatives locales, comme celle menée depuis 15 ans par la Fédération Nationale CAMI Sport et Cancer
qui propose aux personnes atteintes d’un cancer de pratiquer une activité physique en toute sécurité, ont montré leur intérêt. Il faut désormais passer d’un stade artisanal à une mise en œuvre généralisée.
Pour cela, une impulsion forte des pouvoirs publics est nécessaire. La pratique de l’activité physique par les personnes atteintes d’une pathologie chronique doit se faire dans un cadre strictement encadré et sécurisé par des animateurs sportifs diplômés, sur le modèle du diplôme universitaire « sport et cancer ». Le financement public de quelques centaines de postes d’animateurs sportifs dans des associations coûterait moins de 20 millions d’euros et permettrait à l’assurance maladie d’économiser chaque année plusieurs milliards d’euros en médicaments et traitements médicaux.
Le volet formation d’une telle démarche ne doit pas se limiter aux animateurs sportifs, mais doit également concerner les professionnels de santé qui sont souvent éloignés de cette problématique.
Enfin, une concertation entre les sociétés savantes de la communauté médicale, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et l’assurance maladie devra être engagée afin d’assurer le déploiement et le succès du dispositif préconisé.
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C’est également une autre forme de bien être.