La question des moyens financiers pour l’école primaire est essentielle mais pas unique

PrimaireL’école primaire souffre de deux difficultés majeures que j’ai déjà évoquées ici : Une crise de gouvernance, et une crise des financements.

Vincent Peillon vient d’évoquer la première sur laquelle je m’étais exprimé ici même il y a plusieurs mois. “La question des directeurs d’école doit être traitée avec beaucoup de sérieux et dans un dialogue avec eux que j’ouvrirai au premier trimestre 2013”, a-t-il annoncé.

Dans une enquête de l’UNSA auprès 7500 directeurs d’écoles, “une somme de missions pléthoriques à la limite du supportable ”est nettement mise en avant. Les aides administratives, la formation…devraient faire l’objet des négociations. A noter que les directeurs sont plutôt favorables (à 52 %) à l’octroi d’une fonction hiérarchique (contre 30 %, 17 % ne se prononçant pas). Enfin, les directeurs sont partagés sur une évolution des écoles vers un statut d’établissements publics communaux ou intercommunaux et vers une autonomie budgétaire.

Sur la crise des financements Terra Nova dans une note il y a un an avait déjà soulevé ce point. « La réduction continue des moyens alloués à l’école primaire est un contre-sens sur tous les plans :elle est injuste moralement (l’école primaire accueillant tous les élèves dans une même filière démocratisée), désastreuse scolairement (les élèves en difficulté dans le primaire sont sujet à l’échec scolaire dans le secondaire), et contre-productive financièrement (la prise en charge de l’échec scolaire est moins coûteuse si elle est précoce ) »
.

Le graphique ci-joint, qui retrace la dépense moyenne par élève de l'école élémentaire, l’illustre cruellement, et on comprend que le gouvernement en face aujourd’hui une priorité dans la refondation de l’école.
Dépenser près de deux fois moins pour un écolier que pour un lycéen est une marque de fabrique typiquement hexagonale : en France, le "coût" d'un élève de primaire est inférieur de 17 % à celui de la moyenne des pays de l'OCDE, alors que le "coût" d'un lycéen est, à l'inverse, supérieur de 15 %.

Le nombre d'élèves par enseignant est de 21,5 en maternelle, 18,7 en élémentaire, 15 au collège et 9,7 au lycée. Dans l'Union européenne, en revanche, il y a en moyenne huit élèves par enseignant de moins qu'en France en maternelle, quatre de moins en élémentaire, trois de moins au collège et trois de plus au lycée.

Bien sur financement et gouvernance vont de pair pour une meilleure efficacité de l’école, mais on le voit la question des moyens n’est pas secondaire comme il quelquefois dit.

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