Depuis le début des années 2000, les politiques menées en France pour faire face à la concentration spatiale de la pauvreté ont surtout consisté à transformer l’urbain pour promouvoir la mixité sociale des territoires dits “défavorisés”. C’est l’esprit du Programme national de rénovation urbaine, lancé en 2003, qui a mobilisé des moyens jusque-là inégalés dans la politique de la ville.
De nombreux pays se sont engagés dans cette voie, mais d’autres options ont pu être retenues : par exemple en Allemagne, où le programme “Ville sociale” a plutôt visé à développer les quartiers concernés, du point de vue urbain, économique et social, en s’appuyant sur leurs potentiels endogènes et sans chercher à modifier leur composition sociologique ; ou aux États-Unis, où l’administration Obama s’est attachée à transformer ces territoires en quartiers de choix et d’opportunités par l’articulation de voies multiples.
Au moment de la concertation gouvernementale sur la prochaine étape de la politique de la ville française, alors que les inégalités restent importantes entre les territoires, cette note du Centre d’analyse stratégique, propose de faire succéder une approche fondée sur les résidents à celle fondée sur le bâti, en mettant l’accent sur la promotion des trajectoires, sociales et résidentielles, des habitants. Pour aller dans ce sens, des instruments apparaissent nécessaires, notamment des outils permettant d’objectiver la mobilité, sociale et résidentielle, des ménages, ou encore un système de géolocalisation des ressources publiques
Depuis la fin des années 1990, les politiques publiques ciblées sur les quartiers dits “défavorisés” renvoient schématiquement à trois options, non exclusives l’une de l’autre, le dosage variant selon les pays et les périodes considérés : la recherche de la mixité sociale par la rénovation urbaine des territoires concernés ; le développement des quartiers à partir d’actions collectives , qui vise à améliorer les conditions de vie sur place en s’appuyant sur les ressources des habitants ; et la promotion de la mobilité, sociale et résidentielle, des ménages.
En France, la politique de la ville s’est principalement centrée sur la première option depuis le lancement, en 2003, du Programme national de rénovation urbaine (PNRU). Ce programme tendait à changer la physionomie des quartiers dits “sensibles” par la démolition des logements sociaux et la diversification de l’habitat, tout en espérant que ces aménagements permettraient d’accroître la mixité sociale dans ces quartiers, et de réduire ainsi les écarts avec leur environnement.
Or, si le cadre de vie s’est effectivement profondément amélioré, la pauvreté demeure à des niveaux élevés dans un contexte aggravé par la crise économique, comme le souligne le rapport récent de la Cour des comptes. À cet égard, les nombreux travaux dédiés à la politique de la ville en dressent un bilan contrasté, et appellent à la réorienter et à mobiliser davantage les politiques de droit commun.
Au moment où s’achève le PNRU et où s’ouvrent des réflexions sur l’“égalité territoriale”, cette note identifie les principaux enjeux pour une prochaine étape de la politique de la ville.
Voir aussi : L’expérience américaine Le Rapport sur les expériences internationales
Indicateurs de la politique de la ville sur trois pays : politique de la ville Comparaison entre trois pays, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas Téléchargement Indicateurs politique de la ville
1 Commentaire
Mais, cher Dominique, tu n’arrêtes pas ?
Je ne dis pas que tu cherches à nous
écraser sous ta science … Mais je te
sais compétent et non sectaire ! Alors,
continue. L’heure de la retraite n’a pas
encore sonné ?
Amitiés.
Jean-Marie