Avr 08

Énarchie ou la consanguinité des élites : un mal politique qu’il est impératif de soigner!

E N AL'Innovation, la Diversité des cultures, …sont essentielles pour la conduite des affaires publiques, et encore plus, en période de mutations comme nous le vivons aujourd’hui. Einstein disait qu' « on ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés », et il complétait en expliquant que « la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent » .

Cette diversité peut venir de parcours de formation différents, de générations différentes, de mélanges des cultures différentes, de parcours professionnels différents. La suprématie croissante dans la conduite des affaires publiques ou privées des anciens élèves de l'ENA , ces "jeunes Messieux" comme les appellait Mendès-France, est à cet égard malsaine. Ce n'est pas la qualité individuelle des personnes qui est en cause bien sur, mais une hégémonie culturelle dans la conduite des affaires, à tous les niveaux, qui est mauvaise.

Dans le secteur privé, les grandes entreprises, les banques, sont trop souvent exclusivement menées par des élites qui ont la même origine, le même parcours . Les organismes publics, des institutions de santé, ou culturels…et maintenant des rectorats, et même science po, doivent ils être pilotés par des hommes ou des femmes aux parcours identiques ! Verra t on bientôt une cours d’appel dirigée par un énarque ?

Cela crée un Management, public ou privé, homogène et donc peu innovant. Il est loin le temps ou l'on retrouvait des syndicalistes dans les cabinets pour porter une autre parole !

Mais au delà, cette situation conforte l'idée que qu'elle que soit les pouvoirs, c'est une même caste, "l'ENArchie", comme l'a appelée Chevènement , qui est au pouvoir : mêmes approches, mêmes raisonnements, …Elle conforte l'idée de la toute puissance de la technocratie et des experts. Elle radicalise un peu plus encore l'absence de diversité de la classe politique que j’avais rappelée ici même après les élections législatives de 2012.

L'ENA doit revenir à sa vocation initiale : fournir des cadres pour l'administration après une formation professionnelle terminant des parcours de formation diversifié. Il faut stopper ces allers et retour cabinet/ administration/entreprise (ce qui ne veut pas dire empêcher les mobilités) mais empêcher les va et vient, qui donnent l'impression que, en dépit des alternances , les interlocuteurs sont toujours les mêmes, qu'ils ont simplement changer de chaises.

La ministre de l'enseignement supérieur veut rapprocher classes préparatoires et universités, veut valoriser le titre de Docteur dans l'administration : c'est très positif, mais l'ENA ne doit pas être à l'écart de cette évolution, et le statut qui s'y rapporte non plus!

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