Entre 2009 et 2011,selon une note de l'INSEE, 4,2 % des sociétés marchandes non financières de 50 salariés ou plus implantées en France ont délocalisé des activités et 3,1 % l’ont envisagé sans le faire.
L’industrie manufacturière et les services de l’information et de la communication sont les secteurs les plus concernés. Les sociétés qui délocalisent sont le plus souvent exportatrices ou déjà présentes à l’étranger par le biais de filiales.
Presque toutes appartiennent à un groupe et délocalisent en majorité au sein de ce dernier. La propension à délocaliser augmente également avec la taille de la société.
Parmi les sociétés ayant délocalisé entre 2009 et 2011, 55 % l’ont fait vers l’Union européenne (UE) : 38 % vers l’Union européenne des quinze (UE15) et 22 % vers les nouveaux États membres, une société pouvant avoir délocalisé dans plusieurs pays. L’Afrique, en raison de sa proximité avec la France et de l’usage du français dans certains pays, est également en bonne place avec 24 %. La Chine (18 %) et l’Inde (18 %) compensent leur éloignement et un environnement des affaires parfois moins attrayant par leurs atouts en matière de tissu industriel, de coût de la main-d’œuvre ou de taille du marché intérieur.
La recherche de coûts plus bas, salariaux ou autres, est la motivation principale, suivie de la possibilité d’accéder à de nouveaux marchés. Les motifs de délocalisation dans l’UE15 sont plus diversifiés que dans les autres zones.
L’enquête Chaînes d’activité mondiales , qui conduit à ces données pour les entreprises de plus de 50 salariés, permet d’estimer à environ 20 000 le nombre de suppressions directes de postes en France dues à des délocalisations opérées entre 2009 et 2011 par les sociétés marchandes non financières de 50 salariés ou plus, soit environ 6 600 suppressions par an au cours de ces trois années.
Ces 20 000 suppressions représentent 0,3 % de l’emploi salarié en 2011 de l’ensemble des sociétés du champ et 4 % de l'emploi de celles qui ont délocalisé. Les deux tiers de ces suppressions concernent le cœur de métier des sociétés ayant délocalisé. Dans l’industrie manufacturière, 11 500 postes apparaissent supprimés en raison de délocalisations opérées entre 2009 et 2011, soit 0,6 % de l’emploi salarié de l’ensemble des sociétés de l’industrie manufacturière du champ.
Ce chiffrage, qui reflète l’impact microéconomique des délocalisations en termes d’emploi, doit être interprété avec prudence. Il est déclaratif et ne prend en compte que les suppressions directes de postes sans tenir compte de celles qui peuvent être induites chez les sous-traitants de la société, ni, en sens inverse, des emplois qui peuvent être localisés sur le territoire suite au même type de mouvement réalisé à partir de l’étranger. Il faut aussi se demander quelle aurait été l’évolution de l’emploi si la société n’avait pas délocalisé. Toutes les études antérieures aboutissent à des effets sur l’emploi d’un ordre de grandeur comparable, un peu supérieurs au chiffrage issu de l’enquête Chaînes d’activité mondiales.
Sommaire
• Plus de délocalisations dans l’industrie manufacturière et l’information-communication
• Les sociétés exportatrices ou de grande taille ont plus souvent délocalisé
• Des délocalisations en majorité vers l’Union européenne
• Les sociétés préfèrent délocaliser au sein de leur groupe
• La recherche de coûts plus bas, mais pas uniquement salariaux
• Rester à proximité des clients actuels plutôt que délocaliser
• Délocalisations et suppressions d’emplois, quel chiffrage ?
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