Chaque année, à peine 14 % des étudiants franchissent le cap de la première année de la faculté de médecine, au prix d’une année très difficile. Sur 12803 places , 364 à Rouen dont seulement 219 pour la médecine ,85 pour la pharmacie, 27 pour Sage femme et , 33 pour dentaire hors région.
A travers le système du numérus clausus, le nombre de places est fixé par le Ministère, et le nombre de candidats retenu est donc limité quels que soient leurs résultats. Pourquoi maintenir ce système alors que l’on manque de médecins, alors que "30 % à 40 % des médecins" répertoriés par l’Ordre ont des diplômes étrangers ! Peut-on encore parler de “surpopulation” médicale, même dans les régions méridionales où les départs à la retraite s’annoncent nombreux. Des étudiants "recus" ne sont pas pris ("collés") alors qu'ils pourraient très bien suivre ces études!
Ce système très sélectif,qui n'existe quasiment qu'en France, exige une préparation couteuse et paradoxalement il est quasi gratuit quant au cout des études après; il n'est profitable ni pour les malades , ni pour les médecins , ni pour les étudiants, comme l'explique très bien Boris Cyrulnik, en montrant "Comment contourner le numérus clausu en médecine ?". Le développement des sectes et de certaines médecines "pittoresques" n'est pas totalement étranger non plus à cette situation.
Ce système a été mis en place au début des années 1970 dans le but de limiter les dépenses de sécurité sociale : le résultat n’est pas vraiment la ! Si les besoins en médecin explosent c’est bien sur aussi en raison de la croissance démographique, et du vieillissement de la population, en raison d’une amélioration des prises en charge ; c’est aussi en raison des réductions du temps de travail, d’une augmentation des temps partiels liés, de fait, à une certaine féminisation de la profession ; Parallèlement on constate un allongement significatif des études de médecine.
Dans un monde ouvert, ne conviendrait il pas de revoir cette question du numerus clausus ? Pourquoi ne pas laisser aux régions le soin de réguler les formations ? N’y aurait il pas nécessite de compenser la quasi gratuité des formations par un engagement de servir la région ou vous avez été formé, pendant un certain temps ?
Ne faudrait-il pas ouvrir à certains professionnels (infirmières, sagefemmes, kinésithérapeutes..) la possibilité de faire des actes jusqu’ici réservés aux médecins ? On ne réglera pas la question du déficit croissant en médecin, sans aborder lucidement ces questions : "Personne n’est d’accord sur ce qu’il faut faire.", mais où y a-t-il un débat sur ces questions ?
1 Commentaire
Merci pour le lien vers l’article de Boris Cyrulnik.
1800 inscrits à Rouen en P1 cette année.
Des témoignages d'”incivilités” entre élèves tellement la pression est forte…
Il est temps de revoir le système sur l’ensemble de la chaine du début à la fin des études.