Transparency international publie son nouveau rapport pour la France

IndexTransparency international publie son nouveau rapport pour la France. L’association se réjouit de l’adoption des lois pour la transparence de la vie publique, même si elle dit attendre les décrets d’application pour en juger de la valeur réelle. Elle note que « la lutte contre la corruption semble enfin devenue une priorité politique », mais aurait souhaité que la loi aille plus loin, notamment en matière de publicité du patrimoine des élus – on se souvient que cette publicité, initialement prévue par le gouvernement, a été retirée de la loi par les députés.

Transparency international estime par ailleurs qu’il faudrait aller plus loin en matière de contrôle des comptes des deux Assemblées, et rendre obligatoirement publics tous les cadeaux et les dons dont bénéficient les élus.

Comme en 2012, la France se classe au 22ème rang dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) publié par Transparency International. Avec une note de 71 sur 100, notre pays est moins bien noté que plusieurs de ses voisins européens (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, pays scandinaves). Les lois votées en 2013 suite à l’affaire Cahuzac permettront-elles d’améliorer l’image de la France dans le monde ?

Concernant la France, l’ONG donne un premier avis sur la loi votée cet automne, et livre les enseignements d’un sondage, appelé « Baromètre de la corruption », réalisé en début d’année. Selon un sondage réalisé par BVA et publié par l’association, 90% des personnes interrogées estiment que la corruption reste un problème dans le pays, les partis politiques étant jugés comme les plus touchés par ce phénomène, loin devant les entreprises, les médias ou l’administration.

Fait notable : les personnes sondées, si elles accordent peu de crédit en la matière aux parlementaires ou aux membres des gouvernements, ont bien plus confiance dans leurs élus locaux: une majorité de sondés (57 %) disent faire confiance à leur maire.

Le principal dommage causé par la corruption et les entorses à l’éthique est de saper la confiance des citoyens dans leurs institutions. L’exemplarité des titulaires de charges publiques est en effet l’une des conditions de la confiance dans la démocratie, de la cohésion nationale et de l’engagement citoyen. Année après année, les études menées sur la confiance des Français font état d’une défiance record vis-à-vis du personnel politique et des institutions.

En janvier 2013, le baromètre de la confiance politique du CEVIPOF révélait que 88 % des Français ne faisaient pas confiance aux partis politiques. Selon un autre sondage paru en janvier 2013, 82 % des personnes interrogées pensaient que « les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels ». A titre de comparaison, en Suède, 61 % des citoyens déclaraient en 2010 avoir confiance en leurs responsables publics

Si l’année 2013 a été riche d’avancées législatives, la bataille de la transparence est encore loin d’être gagnée ! Les résistances qui se sont exprimées lors des débats parlementaires laissent présager une phase de mise en œuvre peut-être difficile. Dans quelle mesure les élu(e)s seront-ils prêts à se conformer aux nouvelles obligations ? Les autorités de contrôle nouvellement créées disposeront-elles des moyens nécessaires pour accomplir leur mission ? Les Français joueront-ils le jeu de la participation citoyenne ?

Autant de questions qui annoncent une année 2014 encore plus décisive, au cours de laquelle Transparency International France restera très vigilante afin de s’assurer que toutes les règles et mesures annoncées seront effectivement mises en place et que les autorités chargées d’en vérifier l’application seront dotées des moyens nécessaires.

Rapport France                                                   rapport international

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