De 1975 à 2009, le nombre d'emplois a fortement progressé en France métropolitaine, passant d'après les recensements de la population de 20,8 millions à 25,7 millions. En ces trente-quatre ans, le monde du travail a été reconfiguré , selon une étude de l’INSEE, à travers un profond mouvement de tertiarisation.
Plus de 8,8 millions d'emplois ont été créés dans les activités tertiaires. À l'opposé, l'industrie a perdu 2,5 millions d'emplois. L'agriculture en a perdu 1,4 million et la construction plus de 117000.
Cette tertiarisation s'est traduite par un bouleversement des logiques productives des territoires. L'économie géographique distingue habituellement trois sphères d'activité: une sphère dite conventionnellement « productive », dont la production peut être exportée hors du territoire et qui relève de logiques de compétitivité ; une sphère résidentielle liée à la présence de population ; une sphère publique financée par les prélèvements obligatoires.
En trente-quatre ans, la sphère productive est passée de 48 % à 35 % des emplois. La part de la sphère publique est passée de 18 % à 31 %. En 1975, la sphère productive représentait plus de la moitié des emplois dans 10 des 22 régions de métropole, 49 départements sur 96, 208 des 348 zones d'emploi. En 2009, elle n'était plus majoritaire dans aucune région ni aucun département, et elle ne le restait que dans seulement 10 zones d'emploi.
De même que la population, l'emploi a cru davantage dans les régions du Sud et de l'Ouest. Entre les zones d'emploi, les clivages reposaient traditionnellement sur l'opposition entre le rural agricole et le tertiaire urbain ainsi que sur la part d'emploi industriel. Désormais, ils se fondent d'abord sur la composition des tissus tertiaires, reflétant le poids inégal des villes, le développement d'une économie résidentielle sur le pourtour méditerranéen et dans une part croissante de l'espace rural. De 1999 à 2009, les métropoles ont gagné de nombreux emplois et habitants, plus que les villes plus petites.
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