2014 est une année déterminante pour l’Europe car toutes les institutions seront renouvelées (Parlement, Commission, Haut représentant pour les affaires étrangères, Président du Conseil européen). Ce peut être l’occasion pour l’Union européenne de mettre en application les dispositions des traités qui prévoit l’égalité entre les femmes et les hommes. On pourrait ainsi souhaiter que sur les quatre postes clefs au sein de l’Union renouvelables cette année, deux soient attribuées à des femmes et que sur les 28 commissaires européens, 14 soient des femmes .Une note de la fondation Schuman fait le point.
En Europe, outre Mme Merkel, elles sont trois chefs de gouvernement : Helle Thorning-Schmidt au Danemark, Alenka Bratusek en Slovénie et, depuis janvier dernier, Laimdo-ta Straujuma en Lettonie (14,2 %). Si on ajoute Dalia Grybauskaite, présidente de la République en Lituanie, on arrive à 5 femmes au sein de l’Union européenne. On arrive à 7 avec une Premier ministre en Norvège et une présidente au Kosovo. C’est décidément encore trop peu.
Les lois établies en faveur de la parité depuis quelques années ont permis un accroissement certain du nombre de femmes élues, notamment au Parlement européen (36,03 %.). Elles président 8 commissions sur 22 (36,36 %), dont celles des affaires économiques et monétaires, et de l’industrie, la recherche et l’énergie. Cette situation plutôt encourageante ne doit pas cacher que le Parlement européen n’a été présidé qu’à deux reprises par une femme depuis 1979 : 2 sur 14, 14,2 %. On en revient au pourcentage des femmes présentes au Conseil.
La présence féminine au Parlement européen est bien supérieure à la présence des femmes dans les Parlements nationaux des 28 États membres (27,21 % en moyenne dans l’Union européenne), sauf dans 7 États (Suède, Finlande, Belgique, Espagne, Danemark, Pays-Bas, Allemagne). Cette moyenne européenne augmente chaque année, mais… les marges de progression sont réelles. Au niveau européen, 9 États ont une femme à la tête d’une chambre du Parlement (Autriche, Belgique, Estonie, Italie, Lettonie, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, les Pays-Bas présentant la particularité d’avoir une femme à la tête de chacune des 2 chambres du Parlement).
Si on évalue le bilan de la parité, dans un pays comme la France par exemple qui a modifié sa Constitution en 2000, on s’aperçoit qu’il n’y a que 151 députées sur 577 (26,17 %) et aucune présidente à ce jour, 78 sénatrices sur 347 (22,47 %) et aucune présidente à ce jour, 48 % de conseillères régionales mais seulement 3 femmes présidentes de région sur 26 (11,53 %), 13,8 % de conseillères générales et 6 femmes présidentes de département sur 100, 35 % de conseillères municipales mais 13,8 % de femmes maires, et seulement 6 sur les 38 communes de plus de 100 000 habitants (15,78 %).
On retrouve cette tendance dans la composition des gouvernements. Hormis la Suède qui compte un gouvernement avec davantage de femmes que d’hommes (54,17 %), et six États où les femmes représentent plus de 40 % des ministres (France, Finlande, Italie, Pays-Bas, Danemark, Allemagne), les gouvernements ont tendance à être très largement monocolores ou mono-genres : il y a encore 11 États où il n’y a qu’une seule femme ministre (Chypre, Grèce, Hongrie, Lituanie et Slovaquie, Estonie, Irlande, Malte, Pologne, Roumanie et Slovénie).
Les stéréotypes fonctionnent à plein : une seule femme est ministre des Finances (Portugal), deux femmes sont ministres des Affaires étrangères (Italie, Croatie), quatre femmes sont actuellement ministres de la Dé¬fense, (Pays-Bas, Suède, Allemagne et Italie).
L’Europe reste leader en la matière par rapport aux autres parties du monde, et la situation s’améliore, mais il reste encore beaucoup à faire.
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