Depuis une trentaine d’années, l’évaluation quantitative de la recherche agite le monde scientifique : établissements, laboratoires, revues, mais aussi chercheurs sont évalués, mesurés et classés par le moyen d’indicateurs bibliométriques. Yves Gingras porte un regard d’historien et de sociologue sur les controverses actuelles autour de l’évaluation de la production scientifique. Il vient de publier Les dérives de l’évaluation de la recherche, du bon usage de la bibliométrie (Raisons d’agir, 2014), ainsi qu’un ouvrage collectif sur les controverses scientifiques : Controverses : accords et désaccords en sciences sociales et humaines (éditions du CNRS, 2014).
Dans un interview pour la vie des idées , Simon Paye l’interroge sur plusieurs aspects de cette question . Les outils bibliométriques, apparus dans la première moitié du vingtième siècle, n’ont été mis au service de l’évaluation de la recherche qu’à partir des années 1980 : comment expliquer cette apparition récente ?.
Les analyses rassemblées dans l’ ouvrage d’Yves Gingras servent d’assise à une critique des effets pervers des palmarès des universités, pour la plupart fondés sur des indicateurs simplistes. Comment interpréter l’attitude des dirigeants de nombre d’établissements qui reprennent, tout en les considérant invalides, les résultats de ces classements ? Comment situez cette prise de position dans l’ espace des débats sur la bibliométrie et l’évaluation scientifique ?
Il évoque également l’analyse des controverses en sciences et plus particulièrement des controverses en sciences sociales et humaines.
Plus généralement quels liens entre les deux objets de sociologie des sciences que sont les controverses et la bibliométrie. Leur étude conjointe peut-elle contribuer à notre compréhension du monde scientifique et de ses transformations ?
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