L’Insee publie une étude analysant avec précision les conditions du retard scolaire à l’entrée en sixième. Le bilan est sans appel : la proportion d’élèves en retard dépend essentiellement de critères économiques et sociaux. Même si l’information ne surprend pas, elle confirme que « l’égalité républicaine » en matière d’éducation reste encore, largement à construire !
Parmi les élèves ayant fait leur première rentrée en classe de 6e en septembre 2011, 12,3 % accusent un retard scolaire d’au moins un an. La probabilité d’être en retard pour un élève varie fortement selon ses caractéristiques sociodémographiques (sexe, nationalité…) et celles de sa famille (profession des parents). Elle varie également sensiblement selon l’environnement géographique, à différentes échelles. Au sein des académies, des communes ou encore du voisinage très proche des enfants, les retards scolaires sont les plus fréquents dans les territoires marqués par la plus forte précarité économique et sociale des habitants. Le risque de retard scolaire est lié significativement aux caractéristiques du voisinage, au-delà des seules caractéristiques des élèves.
Si l’Ile-de-France est la région qui a globalement le taux de retard le plus faible (9,4 %), elle comprend aussi l’académie la plus mal lotie du pays, avec un taux de retard de 14 % dans l’académie de Créteil, qui englobe les communes pauvres de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Sur de grandes agglomérations comme la région parisienne ou l’agglomération lyonnaise, la carte des retards scolaires recoupe très exactement celle des communes les plus pauvres : « Au niveau des communes, note l’Insee, la forte association spatiale entre retard scolaire et précarité économique et sociale apparaît clairement ».
L’Insee note enfin que la corrélation entre retard scolaire et niveau économique se fait dans les deux sens : le taux de retard scolaire peut aussi influer sur la composition sociale d’un quartier. En effet, « la réputation scolaire d’un quartier entre en bonne part » dans les critères de choix d’un nouveau lieu d’habitation. Sortir de ce véritable cercle vicieux est un véritable défi tant pour les maires que pour les services de l’Éducation nationale.
Au Sommaire :
– Les élèves résidant en ZUS sont près de deux fois plus souvent en retard que les autres
– Entre l’académie de Paris et les DOM, un écart du simple au double
– À un niveau géographique plus fin : de forts contrastes entre communes d’une même unité urbaine
– Caractéristiques sociales du voisinage et risque de retard scolaire sont liés
– Une relation individuelle et collective entre le milieu social et le retard scolaire
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