Les sociétés gagnent à multiplier les exercices de comparaison. Nous sommes désormais habitués à scruter les classements de pays tels qu’ils ressortent des tableaux préparés à cet effet par les organisations internationales ou les think tanks.
Ce cahier d’indicateurs, présenté par France Stratégie, est d’une autre nature : son objectif est de proposer une comparaison croisée de la France et de l’Allemagne, traditionnellement appelées le couple franco-allemand. Il a été élaboré dans le cadre du rapport Réformes, investissement et croissance : un agenda pour la France, l’Allemagne et l’Europe, que les ministres français et allemand de l’Économie ont demandé à Henrik Enderlein et Jean Pisani-Ferry de préparer.
Les données fournissent deux messages principaux :
– La France et l’Allemagne ont significativement divergé au cours de la dernière décennie sur bon nombre de points, principalement le marché du travail, les comptes extérieurs et les finances publiques. L’éducation et les inégalités sont aussi deux domaines où les deux pays se sont écartés de ce qui fut pendant longtemps une évolution parallèle.
– La comparaison est souvent, mais pas toujours, à l’avantage de l’Allemagne. Dans quelques domaines, la France est à coup sûr en meilleure position, par exemple pour la démographie, les infrastructures et la lutte contre les inégalités.
Pour résumé , quelques constats à partir de ces indicateurs :
Démographie – Migrations : Chute des taux de natalité en Allemagne, pas en France ; La migration ne fait que compenser le déclin de la population en Allemagne ; Une population plus élevée en France qu’en Allemagne en 2060 ?
Éducation – Formation : Dans les deux pays, une population de plus en plus qualifiée ; L’Allemagne investit plus sur la formation professionnelle initiale ; Des défis communs sur l’éducation ; Une maîtrise trop faible des compétences, notamment pour les adultes français
Marché du travail : Plus de personnes en emploi en Allemagne ; En fin de scolarité, une transition plus fluide en Allemagne ; Dépenses publiques : plus élevées en France, plus ciblées en Allemagne ; Le marché du travail allemand : plus de flexibilité interne ; Des défis communs relatifs au marché du travail
Compétitivité : La convergence sur le « coin fiscal » ; Indice du coût du travail : un ralentissement en Allemagne, spécialement dans les services ; Divergence dans l’évolution des coûts salariaux unitaires, Salaires et valeur ajoutée ; L’ouverture de l’Allemagne au commerce international s’est accrue plus vite que celle de la France ; L’Allemagne est de plus en plus un prêteur au reste du monde
Recherche et innovation : Effort de R & D : une évolution dans l’ensemble plus favorable à l’Allemagne ; Performances scientifiques : des tendances globalement similaires ; Dépôts de brevets : différences en niveau mais similarité en tendance ; Une moindre propension à innover chez les entreprises en France ; Jeunes entreprises innovantes : une croissance plus rapide en France
Épargne – Investissement : L’Allemagne épargne, mais l’investissement ne suit pas ; La qualité des infrastructures atteinte par la crise ; Gaz à effet de serre : la France est en bonne voie, pas l’Allemagne
Structure productive et entreprises : L’Allemagne a plus d’entreprises de 20 employés ou plus ; Les sociétés non financières : plus rentables en Allemagne
Finances publiques et fiscalité ; La dépense publique primaire nettement plus élevée en France ; Divergence des ratios de dette après 2010 ; Convergence de la fiscalité sur la consommation, mais pas sur le capital et le travail ; Une fiscalité environnementale plus faible en France
Inégalités : En Allemagne, progression du taux de pauvreté et des inégalités, et une dispersion des salaires plus forte.
Cahier des indicateurs – France-Allemagne : Performances comparées
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