La réforme du collège : quel est le “vrai” et le “faux”?

college L’École, lieu de transmission des savoirs, est également celui de la lutte contre les inégalités. La réforme du collège participe de cette lutte en s’attaquant au maillon faible de la scolarité des élèves français. Elle est l’objet de nombreuses attaques : quel est le vrai et le faux ?

— La réforme du collège supprime le latin et le grec : FAUX

Dans le nouveau collège, comme actuellement, les élèves qui en font le choix pourront apprendre le latin, de la 5e à la 3e, et le grec en 3e, avec le même nombre d’heures qu’aujourd’hui. Ils apprendront le latin et le grec dans le cadre du nouvel enseignement pratique interdisciplinaire Langues et cultures de l’Antiquité et d’un enseignement de complément de langues anciennes.

— La réforme du collège va faire disparaître l’apprentissage de l’allemand : FAUX

Avec la réforme, le nombre de germanistes va augmenter au collège et c’est pour cela que le ministère de l’Éducation nationale double le nombre de postes mis au concours pour recruter des professeurs d’allemand. La mise en place d’une “carte des langues vivantes”, dès la rentrée 2016, assurera un enseignement de l’allemand dans toutes les académies, du cours préparatoire jusqu’à la terminale. Le développement des jumelages et des échanges entre écoles françaises et allemandes encouragera les jeunes élèves à choisir l’apprentissage de la langue allemande.

— Tous les élèves vont désormais apprendre deux langues vivantes en 5e : VRAI

Avec la réforme du collège, tous les élèves commenceront désormais leur deuxième langue vivante en classe de 5e (au lieu de la classe de 4e). Le nombre d’heures de cours en deuxième langue vivante est augmenté de 25%

— Avec la réforme du collège, il y aura moins d’heures de cours en français, en mathématiques et en histoire-géographie : FAUX

Toutes les matières conservent le même nombre d’heures de cours qu’aujourd’hui. Les temps dédiés à l’enseignement de ces disciplines incluront, à partir de la rentrée 2016, de nouvelles modalités d’enseignement (accompagnement personnalisé – cf. point 7 – et enseignements pratiques interdisciplinaires).

— Il n’y aura plus de sections européennes à la rentrée 2016 : VRAI

Les sections européennes, dans le cadre desquelles 11% des élèves de 4e et de 3e bénéficiaient de quelques heures de plus de cours de langues vivantes étrangères, n’ont plus lieu d’être avec la réforme du collège. Avec la réforme, 100% des élèves bénéficieront en effet de 54 heures de langues vivantes étrangères en plus sur l’ensemble de leur scolarité au collège

— Il n’y aura plus de classes bilangues à la rentrée 2016 : FAUX

Si les sections européennes, qui n’ont plus lieu d’être avec la réforme, sont supprimées (cf. point 5), toutes les classes bilangues qui permettent de commencer l’anglais dès la 6e tout en poursuivant l’apprentissage d’une autre langue vivante commencée à l’école élémentaire continuent d’exister. Elles bénéficient désormais d’une assise réglementaire qui leur faisait défaut jusque-là. Ainsi, les élèves qui auront appris une autre langue que l’anglais à l’école élémentaire – l’allemand, l’espagnol, l’italien, le portugais, etc. – pourront continuer cette langue et commencer à apprendre l’anglais dès la classe de 6e, à partir de la rentrée 2016, avec la réforme du collège.

— Tous les élèves bénéficieront d’un accompagnement personnalisé : VRAI

Avec la réforme du collège, tous les élèves de 6e auront 3 heures hebdomadaires d’accompagnement personnalisé, et tous les élèves de 5e, 4e et 3e au moins une heure hebdomadaire d’accompagnement personnalisé. Les temps d’accompagnement personnalisé permettront de s’assurer que chaque élève maîtrise les savoirs fondamentaux. Ils permettront de soutenir la capacité d’apprendre, de progresser et d’améliorer les compétences de chaque élève. Ils lui serviront aussi à apprendre les méthodes de travail.

— Les nouveaux projets de programmes d’histoire valorisent l’apprentissage de l’histoire d’une religion par rapport à une autre : FAUX

Les projets de programmes présentés par le Conseil supérieur des programmes (instance indépendante) ne sélectionnent pas et ne hiérarchisent pas l’apprentissage de l’histoire d’une religion ou d’une autre. L’histoire des trois religions monothéistes (le christianisme, le judaïsme, l’islam) sera étudiée, comme actuellement, durant les années du collège. Une place plus importante qu’aujourd’hui sera faite dans les nouveaux programmes à l’enseignement laïque du fait religieux parce que la connaissance des différentes religions fait partie de la culture commune et parce qu’elle est nécessaire à la bonne compréhension du principe de laïcité.

Dans le projet de programmes du cycle 3 (CM1-CM2-6e), pour l’année de 6e, le thème obligatoire consacré à “L’Empire romain dans le monde antique” prévoit l’étude des débuts du christianisme.

Dans le projet de programmes du cycle 4 (5e-4e-3e), l’histoire du fait religieux complète et approfondit ce qui a été fait en classe de 6e, avec notamment le thème obligatoire en 5e intitulé “Société, Église et pouvoir politique dans l’Occident chrétien : XIe -XVe siècles”.

Par ailleurs, le projet de programmes de 4e prévoit l’étude de la Révolution française comme celle de l’époque des Lumières au sein du thème obligatoire consacré à l’Europe et au Monde XVIIe – XIXe siècles, qui inclut les “Sociétés et cultures au temps des Lumières”.

L’étude de l’islam, de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation sont au programme d’histoire au collège aujourd’hui et le resteront demain. Ainsi, l’actuel programme de 5e s’ouvre “par la découverte de la naissance de l’islam (fait religieux) et de l’islam médiéval (civilisation)” ; l’étude des traites négrières et de l’esclavage, celle des conquêtes coloniales, sont au programme d’histoire de 4e. Le génocide des Juifs et des Tziganes et l’indépendance des colonies sont au programme d’histoire de 3e.

— La réforme du collège vise à faire des économies : FAUX

4 000 emplois sont créés pour la réforme du collège. Grâce à ces emplois, il y aura davantage de cours en groupes à effectifs réduits.

— La réforme du collège met fin à l’égalité de tous les élèves sur tout le territoire national : FAUX

La réforme du collège donne plus d’autonomie pédagogique aux établissements : c’est une marque de confiance envers les équipes éducatives, confiance nécessaire à la réussite de tous les élèves. Mais cette autonomie est fortement encadrée au niveau national avec des horaires et des programmes nationaux identiques pour tous les élèves.

— La nouvelle organisation du collège est particulièrement attentive au temps du collégien : VRAI

Une pause méridienne d’au moins 1h30 sera désormais assurée à chaque élève. En 6e, les élèves n’auront pas plus de six heures d’enseignement par jour.

Voir aussi : Le Monde  et Le Parisien

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2 Commentaires

  1. Sur un lien sur Facebook traitant de ce sujet des réformes j’ai déposé ce commentaire :

    Une suggestion, comme celles que je m’autorise à faire très souvent !
    Toujours s’informer en lisant ou en écoutant des informations venant de sources “opposées” pour tenter de se forger, si tant faire se peut, son intime conviction !
    Et surtout pour éviter de se faire manipuler en suivant son “Gourou” quel qu’il soit comme un mouton de Panurge !

    Petites questions :
    = qui a lu les textes dans leur intégralité ?
    = qui a écouté l’intervention de ce matin de N.V.B. ?
    qui a compris qu’il y a 2 problèmes de posés : la réforme des collèges, d’une part’ et celle du contenu de l’enseignement, d’autre part ?
    = qui…. les autres questions pourraient être nombreuses !
    Nulle Najat Vallaud Belkhacem ? Si tout le monde était aussi nulle qu’elle le Pays se porterait mieux, sans aucun doute !
    Jugement peut-être un peu subjectif et partisan, mais ….
    Sachons raison garder !

  2. oui , très juste, il y a 2 problèmes de posés : la réforme des collèges, d’une part, et celle du programme, du contenu de l’enseignement, d’autre part ?
    Souvent dans le débat public la confusion des sujets permet de parler de ce qu’on veut : pourquoi par exemple le Premier Ministre a t il confondu , les migrants et les demandeurs d’asile, dans sa réponse à la proposition de quotas par Bruxelles ?

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