La COP21, “la 21e Conférence des Parties sur les changements climatiques” (“Conference of the parties” en anglais), organisée par l’ONU, a réuni les “Parties” (ou “Parties signataires de la Convention Climat”) , pour la 21ème fois, depuis la première conférence du genre, à Berlin, en mars 1995. Ce genre de réunion se tient chaque année, dans une ville différente.
Un accord « sans précédent »,pour beaucoup d’observateurs, pour lutter contre le réchauffement climatique y a été adopté à Paris par 195 pays (auxquels s’ajoute l’Union européenne), samedi 12 décembre.
Avec cette entente, le monde entier s’est engagé sur une limitation de la hausse de la température « bien en deçà de 2°C », une révision « tous les 5 ans » de ces objectifs et une aide financière conséquente aux pays du Sud, samedi 12 décembre
Plusieurs politiques doivent être conjuguées pour parvenir à cet objectif : des mesures d’économies d’énergie, d’avantages d’investissements dans les énergies renouvelables, une politique de reboisement des forêts
L’ambition de maintenir la hausse de la température sous la barre des 2°C, avec un objectif de 1,5°C, d’ici à 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle, ne pourra être accomplie si les engagements nationaux restent en l’état : les scientifiques estiment, en effet, qu’en les appliquant, la température augmenterait tout de même d’environ 3°C.
De nombreuses ONG considèrent pourtant que beaucoup reste à faire :
Comment “décarboner” l’économie ?
Entrer dans l’ère du 100% renouvelable, et donc renoncer immédiatement aux énergies fossiles, n’est pas simple, et les pays dont l’économie dépend du pétrole et du charbon ne l’entendent pas de cette oreille. L’Arabie saoudite, pour l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et le Venezuela sont ainsi parvenus à exclure toute référence à l’instauration d’un prix du carbone.
Il est à peine évoqué en préambule, à l’alinéa 137, avec la formulation que les Etats reconnaissent “combien il importe de fournir des incitations aux activités de réduction des émissions, s’agissant notamment d’outils tels que les politiques nationales et la tarification du carbone.”
L’objectif de 100% d’énergies renouvelables, qui doit être atteint d’ici à 2050 (à travers le recours au solaire, à l’éolien, à la biomasse, etc.) ne figure pas dans le texte de l’accord.
L’accord élude la question des transports ?
Le texte ne fait, par ailleurs, pas mention de l’enjeu des transports aériens et maritimes, lesquels pourraient, selon les experts, représenter un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Si l’aérien contribue à 2,5% des émissions mondiales de CO2 et le maritime à 2,2%, leurs rejets augmentent deux fois plus vite que ceux de la moyenne mondiale depuis 1980, rappelle la revue Nature Climate Change, et selon les professionnels, le trafic aérien de passagers devrait doubler, le fret aérien tripler et le trafic maritime de conteneurs quadrupler d’ici à 2030.
“De nombreux pays dépendent trop du transport de marchandises et de l’aviation pour tolérer la mention de ces deux secteurs, les Etats-Unis et la Chine en premier lieu”, a expliqué 20 Minutes.
L’accord n’est pas intégralement contraignant ?
L’accord de Paris n’est pas véritablement contraignant, déplorent les ONG. Elles auraient notamment souhaité la création d’un “comité de contrôle du respect des dispositions [prises par chaque Etat]”, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de sanctions, capable de pénaliser les pays récalcitrants à tenir leurs promesses.
Pour autant, cela ne signifie pas que l’accord n’a pas de force juridique. “Les contributions nationales livrées par les pays (…) n’ont pas de valeur contraignante, étant volontaires dans leur ambition et ne faisant pas partie de l’accord stricto sensu, explique Le Monde.fr. En revanche, chaque Etat a malgré tout l’obligation d’en établir une, de la mettre en œuvre, et surtout de la réviser à la hausse tous les cinq ans, selon les articles 3 et 4 de l’accord.”
L’ article 13 du texte néanmoins “prévoit un mécanisme de transparence, qui conduira un comité d’experts internationaux à vérifier, publiquement, les informations fournies par les pays en termes de suivi de leurs émissions et des progrès accomplis pour les réduire. »
Comment aider financièrement dans la durée les pays les plus vulnérables ?
Pendant quinze jours, les négociateurs ont débattu autour de l’épineuse question du financement de la transition et de l’adaptation dans les pays en voie de développement. Et pour cause, ils sont bien souvent les plus violemment impactés par les conséquences du réchauffement climatique (sécheresse, typhons, etc.). Un fonds vert de l’ONU, alimenté par les pays riches à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, doit permettre aux pays pauvres de réaliser les investissements dont ils ont besoin. Problème : le texte indique que ce fonds doit être réévalué en 2025. A la hausse ? Pas forcément, s’inquiètent encore les ONG.
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