Face à la crise agricole il faut clarifier le rôle des Régions

le-13-heures-du-22-juillet-2015-crise-agricole-le-plan-de-soutien-11440215ekhcfFace aux crises agricoles, l’Etat doit faire de la Région l’unique chef de file de l’accompagnement structurel des entreprises et des filières agricoles.

Avec les crises agricoles qui sévissent depuis plusieurs années, il est plus que temps pour l’Etat d’agir en changeant son logiciel de fonctionnement en termes de politique agricole et de développement rural. En effet, cette nouvelle crise pose le problème de l’efficacité́ des politiques menées depuis des décennies au niveau français ainsi que de leurs conséquences en matière de poids réglementaire pour les agriculteurs. De ce fait, la réponse à ces crises doit passer par plus de simplification et de clarification des compétences. Il ne s’agit pas seulement de définir « quoi » faire, mais aussi «comment » et «qui» doit faire.

La puissance publique doit se montrer, à tous les niveaux, mobilisée aux côtés des agriculteurs dans cette situation grave qu’ils traversent. Les Régions, récemment renforcées dans leurs missions de développement économique et nouvelles autorités de gestion des fonds du deuxième pilier de la Politique agricole commune (PAC), souhaitent donc, selon l’Association des régions de France, que le Gouvernement clarifie leurs compétences en matière de politique publique agricole et mette en place une décentralisation réelle de ces compétences.

Afin de lutter contre la grande souffrance des territoires ruraux français, l’ARF  appelle donc l’Etat à un repositionnement clair de la Région comme unique chef de file sur l’accompagnement structurel des entreprises et des filières à l’échelle micro. Ceci passera par :

1.      le renforcement de la relation « Région – PME » au niveau de l’exploitation agricole ;

2.      la promotion d’un modèle d’exploitation qui s’adapte à son environnement aussi bien économique que géographique, démographique, et climatique, s’insère dans une filière (courte, longue) et surtout réussisse à trouver son marché sans que pour autant soient opposes les modèles entre eux ;

En effet, on ne peut que  regretter la dispersion des moyens et des missions entre les Régions et l’Etat ; aussi  les Régions proposent que soit rapidement expérimenté́ le transfert total des compétences et des moyens de l’Etat (crédits et moyens de mise en œuvre) sans attendre la prochaine programmation européenne en matière d’accompagnement à l’innovation, à l’adaptation et à la modernisation des exploitations agricoles. Et ce, dans le but de donner aux Régions les moyens d’exercer un accompagnement à la hauteur des difficultés de la filière agricole.

Aussi, afin que soient bien protégés nos agriculteurs européens face à la forte concurrence et aux risques, économiques et naturels, tout en laissant une réelle subsidiarité́ aux Régions pour l’élaboration de politiques agricoles, alimentaires, et de développement rural, les Régions demandent que soit renvoyée vers l’Etat la défense des intérêts français à Bruxelles avec pour objectif la défense d’une Politique Agricole Commune « boîte à outils».

Enfin, les Régions proposent que soient territorialisées les politiques de filières notamment en confrontant les demandes des marchés (marchés locaux, nationaux, européens ou mondiaux) avec la situation des filières et la capacité́ de production à l’échelle régionale ou de bassin, aussi bien en qualité́ qu’en quantité́, en intégrant systématiquement la question de la dimension territoriale lors de l’élaboration des politiques de filières nationales.

Pour ce faire, elles appellent l’Etat à consulter systématiquement les Régions en amont du dialogue de niveau national avec la profession agricole et les filières, et ce dans le but de s’adapter au mieux aux différents territoires et à leurs spécificités.

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