« Le chômage est désormais un problème majeur de santé publique », alerte un avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui compile les résultats des dernières études sur le sujet. Cet avis dresse un bilan de santé alarmant des demandeurs d’emploi.
« 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer… et la mobilisation collective est quasi inexistante », dénoncent les auteurs, citant une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
« Des études internationales (…) font état d’un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme », poursuivent-ils.
Une autre étude récente (Inserm, assurance maladie et assurance vieillesse) met en évidence l’état sanitaire général « dégradé » des demandeurs d’emploi : par exemple, les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un « mauvais état de santé ». Par ailleurs, le chômage « accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire », selon le Conseil (CESE) : « Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5% ». Le taux de chômage a augmenté en France de 47% depuis 2008.
Mais au-delà de ses effets sur la santé, le chômage a aussi un impact social, qui « touche le couple, les enfants et l’avenir même de la cellule familiale », selon le document qui cite une étude de 2004, selon laquelle le chômage des parents diminuerait « de 12 points la probabilité d’obtention du baccalauréat » par les enfants. « Le chômage a également un impact sur la stabilité de la vie familiale, car il augmente les risques de séparation », selon le texte.
Ses auteurs, qui regrettent que les conséquences du chômage soient « largement sous-évaluées », font une série de recommandations, notamment pour améliorer l’image des chômeurs: « inscrire la précarité sociale parmi les critères de discrimination prohibés par la loi », lancer une « campagne d’information et de sensibilisation »…
Le texte du Cese préconise également de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé. Il recommande, en outre, un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un « soutien psychologique », en les orientant vers un « premier bilan médical dès le premier entretien » à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail.
Rappelons que le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) regroupe tous les partenaires sociaux associations environnementales et d’une façon générale ce qu’on appelle la société civile dans sa diversité
1 Commentaire
Espérons que cette étude soit suivie d’une prise de conscience des politiques . Le chômage détruit la cellule familiale et touche les enfants. J’en suis le témoin quotidiennement dans ma profession et nous enseignants de l’éducation Nationale essayons de redonner de l’espoir à ces enfants défavorisés . L’école publique permet à tous d’accéder à des savoirs et des compétences, de leur permettre à travers des projets de dépasser leurs difficultés et de découvrir la richesse de notre culture.
L’école est une chance. et lorsque les collectivités territoriales ( mairie ou département )permettent aux enseignants de sortir de leur cadre étroit de leur enseignement en mettant des équipements sportifs et culturels à leurs dispositions , en leur proposant des actions culturelles à travers les projets CRED [et la liste est longue de ces actions de nos collectivités] nous agissons en faveur de l’égalité et de la solidarité de tous les enfants dont nous avons la charge.
Que l’état, les régions , départements et les communes continuent à financer les projets éducatifs pour que tous les enfants puissent s’épanouir malgré les difficultés familiales. ,