De 1970 à 2014, la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière a fortement augmenté. Cependant, son poids dans l’ensemble de l’économie a été divisé par deux pour atteindre 11,2 %.
Ce recul est essentiellement dû à la baisse des prix relatifs ; celle-ci a été permise par des gains de productivité plus rapides dans l’industrie manufacturière que dans l’ensemble de l’économie. La diminution est particulièrement nette de 2000 à 2007. De 2007 à 2014, elle s’atténue alors que la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière se contracte.
Plusieurs phénomènes ont joué depuis 1970 : externalisation, concurrence étrangère et structure de la demande.
En effet, les entreprises industrielles ont externalisé une partie de leurs activités vers les services, principalement au cours des années 1990 : la part des services principalement marchands hors commerce a fortement progressé dans la valeur ajoutée de l’économie : de 31,7 % en 1970 à 45,4 % en 2014.
Par ailleurs, la concurrence étrangère s’est intensifiée. Les importations de produits manufacturés sont plus dynamiques que la production nationale en valeur et en volume. Le prix des importations est, à l’inverse, plus contenu que ceux de la production et des exportations. Le solde extérieur manufacturier se dégrade entre 1997 et 2011 et est déficitaire depuis 2007.
Enfin, la structure de la demande se modifie nettement au profit des services, surtout au cours des années 1990 ; cet effet s’atténue néanmoins depuis la crise avec le net ralentissement des prix des services. De 1970 à 2014, en moyenne annuelle, la demande intérieure finale de produits manufacturés augmente de 5,8 % en valeur et de 2,2 % en volume. Celle de services principalement marchands progresse plus vite : respectivement + 7,7 % et + 2,9 %. Ainsi, la structure de la demande se modifie au profit des services . Cette évolution résulte d’une part d’un « effet revenu » : les hausses du revenu sont davantage affectées à des consommations de services qu’à des biens manufacturés. Elle résulte d’autre part des réactions des agents aux évolutions relatives des prix : du fait de moindres gains de productivité dans les services, l’évolution des prix des services est plus soutenue que celle des produits manufacturés ; cet écart de prix ne se répercute pas entièrement en termes de demande supplémentaire de produits manufacturés du fait de leur moindre sensibilité aux prix et de leur substituabilité limitée avec les services.
Au Sommaire
· Baisse très marquée du poids de l’industrie manufacturière de 2000 à 2007
· L’externalisation vers les services s’atténue depuis 2000
· La concurrence étrangère s’intensifie
· Les importations de produits manufacturés augmentent plus vite que la production…
· … et l’évolution de leur prix est plus modérée
· Les importations augmentent également plus vite que les exportations et leur prix moins vite
· La demande intérieure se modifie au profit des services, mais leur prix ralentit depuis 2007
· Depuis 2000, cinq branches manufacturières sur treize ont mieux résisté
· Méthodologie : La part de l’industrie manufacturière ,Une analyse menée en fonction des cycles économiques, Les consommations intermédiaires de services
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