Un chercheur du CNRS, Pierre DuboisPierre Dubois, a fort justement noté l’énorme écart entre le Taux de succès très élevé au baccalauréat, et le Taux d’échec incroyable à la licence.
D’un côté, l’objectif de 80% de jeunes au niveau du baccalauréat est atteint : la part des bacheliers dans une génération a augmenté de 77,7% en 2015 à 78,6% en 2016
D’un autre côté, l’objectif de la loi de 2005 sur l’École (50% de jeunes diplômés du supérieur dans une génération) ne se profile pas à l’horizon ; le pourcentage reste scotché un peu au-dessus des 40%.
En 2016, 91,4% des candidats à un baccalauréat général l’ont obtenu (327.049 bacheliers généraux contre 316.971 en 2015). Ce taux est égal à celui de 2015. Les taux de succès dans les 3 types de baccalauréat général sont tous supérieurs à 91%.
Au baccalauréat général, la proportion de candidats obtenant une mention Bien ou Très bien est la plus élevée : elle a atteint 30,4% contre 12,9% dans la voie technologique et 11,6% dans les spécialités professionnelles. Cette proportion a augmenté de 2,6 points par rapport à 2015 dans la voie générale. Aux mentions les plus élevées, il faut ajouter 1/4 de mentions Assez bien chez les bacheliers généraux.
Tous les bacheliers généraux poursuivent des études supérieures, à quelques exceptions près. La majorité des 327.049 bacheliers généraux de 2016 vont s’inscrire à l’université, la moitié d’entre eux venant d’obtenir une mention à leur bac.
Or seulement 34,7% des bacheliers généraux 2010 (cohorte ayant passé au moins 4 ans dans le supérieur) ont obtenu leur licence en 3 ans, 49% en 4 ans, selon les sources Education Nationalesources Education Nationale .
Nombreuses mentions au bac et pourtant Minorité de licences obtenues en 3 ans : un paradoxe français assassin. A tous les niveaux de formation, les taux de diplômés, dans les délais (2 ans pour le DUT, 3 ans pour la licence, 1 an pour la 3ème année de licence, 2 ans pour le master) ou avec une année de plus, sont mauvais, et ces taux ne s’améliorent pas en licence.
La question du devenir de l’Université et des formations qu’elle offre va s’accentuer à la fois en raison des besoins en qualification, mais aussi en raison d’une mauvaise utilisation des ressources publiques de plus en plus rares. Ces échecs ont un cout de plus en plus insupportable en même temps qu’ils représentent un gâchis humain. Pourra t on longtemps encore réguler aussi mal les flux de formations supérieures ? Il faut offrir à tous les jeunes une perspective de formations, mais toutes les formations supérieures ne peuvent être suivies sans certains prérequis!
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