Si elle entend réduire significativement l’endettement public, la France devra dans les dix ans à venir conduire un ajustement supplémentaire, compris entre 2 et 4 points de PIB. A n’en pas douter cette question sera un des axes forts de la campagne des Présidentielles de 2017. Vous trouverez ici une note opportune de France Stratégie sur cette question, qui apporte “les données” au dela des choix à faire.
La dette publique française atteint un niveau sans précédent depuis l’après-guerre. Si le contexte des années 2008-2014 en est en partie responsable, cet endettement provient aussi de ce que les comptes publics n’ont jamais été à l’équilibre depuis quarante ans. En particulier, la France ne profite guère des périodes fastes pour consolider ses finances publiques.
Si elle entend réduire significativement l’endettement public, la France devra dans les dix ans à venir conduire un ajustement supplémentaire du solde public, compris entre 2 et 4 points de PIB. C’est à peu près autant qu’entre 2010 et 2015, sur une période plus longue.
Les choix devront autant porter sur le rythme que sur la composition de cet ajustement :
son rythme devra être calibré en fonction de la conjoncture. Si l’économie française faisait face à un nouveau ralentissement international, il faudrait y répondre par une action contra-cyclique ;
faudra-t-il profiter de la faiblesse prolongée des taux d’intérêt pour emprunter et investir ? La question mérite d’être posée, mais dans un contexte de crédibilité renforcée et de stricte sélection des projets d’investissement ;
les marges de manœuvre pour de nouvelles hausses de prélèvement seront limitées. L’essentiel de l’ajustement devra passer par des réductions de dépenses et par la capacité à réallouer les moyens vers les dépenses prioritaires.
Si la dépense publique est très élevée, c’est avant tout du fait d’un système de retraite plus largement socialisé et, aujourd’hui, plus généreux qu’ailleurs. Les réformes déjà décidées réduiront graduellement la part de la dépense-retraite dans le PIB, mais seulement si la croissance connaît un rebond.
Les autres facteurs d’une dépense publique élevée sont l’ampleur des interventions – d’une efficacité parfois limitée – en faveur de l’emploi, du logement et de l’innovation, ainsi que le coût de l’organisation territoriale. L’investissement social (éducation, formation, soutien à la participation au marché du travail…) demeure relativement faible alors qu’il constitue un levier d’efficacité et d’équité.
La note Enjeux de la thématique « Dette, déficit et dépenses publiques : quelles orientations ?«
Commentaires récents