La transition agroécologique : quels défis et quels enjeux ?

Le Conseil économique social et environnemental CESE) a émis des recommandations   sur l’importante question de transition agroécologique  . Elles constituent une base de réflexions intéressantes pour aborder l’évolution de l’agriculture en tenant compte des importants défis qu’elle doit relever

Ce rapport décrit combien l’agriculture française s’est fondamentalement transformée depuis l’après-guerre. Elle est désormais intégrée dans un système mondialisé et doit faire face à des défis majeurs :

–       le défi de l’alimentation : il s’agit de satisfaire les besoins alimentaires grâce à une production de qualité, en quantité adéquate et dans le respect de la souveraineté alimentaire.

–       le défi de la santé : il vise tant la santé des agriculteurs et des salariés   que celle des consommateurs.

–       le défi économique : il consiste à garantir l’avenir de l’agriculture française à travers la rentabilité des exploitations, une augmentation du ratio revenu/chiffre d’affaires, une productivité analysée de façon globale, la création de valeur ajoutée, notamment dans un but d’exportation, la transmissibilité des fermes.

–       le défi social : il impose de préserver, voire créer, des emplois attractifs et de qualité, tant salariés que non-salariés, en activant la formation, l’accompagnement à la conversion, la transition, la revalorisation de l’image du métier d’agriculteur.

–       le défi sociétal : il s’agit de répondre aux attentes de la société et à leurs évolutions en termes de qualité de l’alimentation, en adaptant les modalités de production, de transformation et de distribution ainsi que la logistique.

–       le défi environnemental : il implique de restaurer les fonctionnalités naturelles des écosystèmes (sols, milieux aquatiques…) pour mieux utiliser les interactions biologiques et leurs potentiels en réduisant les apports d’intrants chimiques et la consommation d’énergies non renouvelables.

–       le défi territorial : il s’agit de réaffirmer la vocation alimentaire et le lien à la terre de l’agriculture qui doit contribuer au dynamisme des territoires et à la préservation voire l’amélioration des paysages.

–       le défi technique : il suppose que les innovations d’ores et déjà conçues par certains pionniers, soient effectivement intégrées et diffusées par la recherche, pour contribuer à relever l’ensemble des défis qui précédent.

L’agroécologie est avant tout une discipline scientifique au carrefour de l’agronomie et de l’écologie. C’est aussi la somme des pratiques qui en découlent. Elle permet non seulement de transformer l’agriculture mais aussi de repenser l’ensemble des systèmes alimentaires afin de les rendre plus durables. Elle vise à conjuguer production agricole et reproduction des ressources naturelles. Ancrée dans les réalités locales, elle revêt une dimension à la fois territoriale et globale et peut être présentée comme un système d’interactions entre les acteurs impliqués dans la gestion des exploitations agricoles, les filières et les ressources naturelles. Elle est de plus en plus mise en œuvre dans le monde et est considérée par les instances internationales comme une des réponses aux différents défis.

En France, le projet agroécologique s’appuie sur la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt qui l’a introduite dans l’article premier du Code rural et a créé les Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) pour favoriser les projets associant plusieurs exploitations. Un plan d’actions, structuré autour de grands chantiers, a été défini et un Comité national d’orientation et de suivi mis en place.

L’agroécologie correspond à une démarche systémique dont la mise en œuvre requiert des changements collectifs. C’est la question de l’agriculture de demain, de son maintien, du rôle et du nombre des agriculteurs, qui est ainsi posée et à laquelle de nombreuses initiatives, déjà engagées, tentent de répondre. Pour que le changement soit possible, il faut actionner de façon coordonnée l’ensemble des leviers disponibles. Si l’implication de tous (chercheurs, agriculteurs, coopératives, salariés, producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs), est impérative, l’accompagnement des producteurs, la réorientation des politiques publiques et la cohérence des soutiens apparaissent tout autant décisifs.

 Le rapport

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