Quel est l’électorat d’Emmanuel Macron ?

Une étude de l’Ifop montre que l’électorat d’Emmanuel Macron est le parfait reflet du discours tenu par le candidat du mouvement En marche !.

Si l’on prend comme point de repère l’élection présidentielle de 2012, on trouve à ce jour derrière Emmanuel Macron 35 % des électeurs de François Hollande de 2012 (40 % optant pour Benoît Hamon), mais aussi 30 % de l’électorat de François Bayrou de 2012. Une autre partie de l’électorat bayrouiste (30 % également) revoterait pour le Béarnais s’il se présentait).

Si compte tenu du positionnement et du parcours du leader d’En marche!, sa capacité à agréger une partie des familles socialiste et centriste n’est pas surprenante, ce nouvel électorat en voie de constitution comporte d’autres composantes plus inattendues. Ainsi, 17 % des électeurs de Nicolas Sarkozy de 2012, parmi lesquels sans doute des juppéistes de la primaire et des électeurs de droite choqués par l’affaire Fillon, indiquent qu’ils pourraient voter Macron

Mais c’est le cas également de 14 % des soutiens de Jean-Luc Mélenchon de 2012 et de 28 % des sans-préférence partisane, Emmanuel Macron arrivant très nettement en tête dans cette partie de la population ne se retrouvant plus dans l’offre partisane traditionnelle.

Ce dernier ne mord en revanche quasiment pas dans l’électorat de Marine Le Pen de 2012. Seuls 3 % envisageant de voter Macron, son discours antisystème n’étant apparemment pas assez radical aux yeux de l’électorat frontiste…

Les premières enquêtes effectuées sur cet électorat en voie de constitution indiquent que du fait de l’origine diverse de ses composantes, il se situe sur un certain nombre de grands axes structurant le clivage gauche-droite à équidistance de ces deux pôles. Il en va ainsi par exemple sur la question de l’immigration, à propos de la thématique de l’assistanat ou encore sur le libéralisme économique.

Cette situation ne conduit pas à une tâche aisée pour Emmanuel Macron, notamment dans la mesure où cet électorat très hétérogène et qui s’est constitué en quelques mois seulement n’apparaît ni stabilisé ni consolidé. Mais il est une donnée essentielle pour un large rassemblement face à une extrême droite très présente