Les campagnes électorales sont favorables aux envolées théâtrales, ou aux idées simples, voir simplistes, aux slogans réducteurs.
Pour mener ces campagnes il existe des astuces :
- – multiplier les chiffres , dont l’autorité est en apparence incontestable , et font sérieux ; mais les “chiffres sont des innocents qui avouent sous la torture ” et en les choisissant bien, on peut leur faire dire ce que l’on veut .
- – Invoquer ce qui se passe ailleurs: c’est mieux ici , c’est mieux la , oubliant le contexte local ou national , qui explique telle ou telle situation , et que bien évidemment votre interlocuteur ne connaît pas ..
- Nommer d’un péremptoire qualificatif “de droite” ou “de gauche” telle ou telle proposition pour mieux la faire passer ou au contraire mieux la disqualifier , quel qu’en soit bien le contenu
Je pourrai multiplier ces “astuces” qui peuvent faire illusion un temps ! Car , c’est vrai les campagnes électorales sont propices aux simplifications , et peu propices à une prise en compte de la complexité de la réalité . Il y a peu d’actions publiques qui n’ait pas ce que l’on appelle des “effets pervers” , c’est à dire non voulus dans son objectif initial .
Tenir compte de la complexité de la réalité, accepter les nuances, c’est parfois donner le sentiment qu’on hésite , qu’on est incapable de trancher, de décider.
Accepter de dire que la réalité à plusieurs facettes , peut donner l’impression que l’on cherche à fuir une réponse précise.
Oui , la réalité est rarement toute blanche ou toute noire , rarement binaire et pourtant le discours droite / gauche voudrait l’enfermer dans cette logique . Infléchir la réalité peut exiger donc des réponses nuancées , alors que le discours politique pousse au langage binaire.
Alors le plus simple est pour certains d’aller dans le sens de ce qu attends l’interlocuteur .Le risque est de lui plaire dans l’instant mais de le décevoir dans la durée , lorsqu’il s’apercevra de la supercherie .
Reconnaître la complexité du réel , dire la vérité, n’est pas le plus facile dans une campagne électorale, mais c’est le plus efficace dans la durée, car elle donne de la crédibilité à la parole publique . Une campagne électorale n’est pas faite pour simplement accumuler les promesses , c’est aussi expliquer pour convaincre .
1 Commentaire
…et c’est bien pour cela que je voterai pour le candidat que ces adversaires politiques raillent en le surnommant monsieur “en même temps”. Pour celles et ceux qui ne l’auraient ni vu ni entendu, je mets un lien vers la très pertinente analyse de cette expression faite par Raphaël Enthoven au micro d’Europe 1 :
http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/en-meme-temps-selon-macron-3289250
Franchement, ça vaut le détour.