L’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée est une bonne nouvelle pour l’Observatoire de la laïcité et son président Jean-Louis Bianco.
Créé par Dominique de Villepin en 2007 mais installé seulement en 2013, l’Observatoire est une commission consultative indépendante chargée « d’éclairer les pouvoirs publics sur la laïcité ». Elle réalise des rapports pour dresser un état des lieux du pays ou de secteurs particuliers (l’hôpital, les universités…), fait des propositions au gouvernement ou émet des avis sur des projets de texte législatifs ou réglementaires.
La laïcité est en effet autant menacée par le radicalisme islamique qu’instrumentalisée par ceux qui refusent l’islam.
Depuis cinq ans, l’Observatoire s’est donc attaché à promouvoir le modèle laïque, non pas comme un ensemble d’interdits mais d’abord comme un dispositif garant de la liberté de conscience et de rejet des discriminations.
Emmanuel Macron s’inscrit clairement dans la tradition libérale qui refuse de limiter l’expression du religieux dans l’espace public. « La société n’est pas laïque, c’est l’État qui doit le rester » avait ainsi réaffirmé le candidat durant la campagne, devant les responsables protestants.
« Avec le nouveau président, nous partageons aussi une même approche de la question identitaire, assure Jean-Louis Bianco. La France n’est pas une société multiculturelle, au sens d’une juxtaposition de communautés. Mais l’identité n’est pas figée, elle évolue avec des apports successifs au cours de l’histoire. L’enjeu aujourd’hui est de retrouver confiance en nous-même, de faire échec aux discours déclinistes. »
Mais il reste d’ici là à passer le cap des élections législatives. Si la droite l’emportait, l’hypothèse d’un François Baroin à Matignon reprendrait de la vigueur. Or cette perspective, reconnaît-on au sein de l’Observatoire, compliquerait sérieusement les choses car ce dernier incarne une conception moins libérale de la laïcité.
La laïcité c’est aussi la condition de la liberté, l’égalité, la fraternité : ça s’apprend !
Peut-on être dispensé de sport en raison de sa religion ? Les parents peuvent-ils venir avec le foulard ou la kippa lors d’une réunion parents-profs ? A-t-on le droit de parler de religion à l’école, avec ses professeurs ? Est-ce qu’un père de famille peut demander à aménager ses horaires pour le ramadan ? C’est le projet #generationlaicite pour « Faire découvrir aux jeunes ce qu’est la laïcité », « un ensemble de règles leur permettant d’exercer leur liberté de conscience tout en vivant en bonne entente avec les autres. »
Trois exemples heureux dans des domaines différents : la santé, la formation continue ou le collège
A l’hopital : Comment Réagir face à un patient qui ne veut pas être soigné par un homme ou par une femme, qui refuse une transfusion sanguine pour son enfant ? ou à un membre du personnel qui porte une croix ou un voile ? Peut on installer une crèche à l’hopital ? Autant de questions abordées lors d’un séminaire de l’école de santé de Rennes devant pres de 400 professionnels de santé
A l’Université : Afin de permettre aux acteurs de terrain, parfois confrontés à des discours hostiles à la République et à ses valeurs laïques, de construire un discours efficace et cohérent, la Préfecture du Calvados s’est associée à l’Université de Caen-Normandie pour leur proposer une formation diplômante : le Diplôme Universitaire (DU) « Laïcité et République”.
Ce diplome repose sur quatre grandes unités d’enseignement : “les relations État-Religions en France”, “Religions et sociétés”, “État, laïcité et religion” et “Concilier laïcité et liberté de religion dans la pratique”. Sa finalité est d’apporter des réponses concrètes aux difficultés parfois rencontrées par les professionnels de terrain dans le respect et la mise en œuvre de la laïcité au quotidien
Au College : Un troisième exemple est le handballeur Nikola Karabatic qui a accepté de dire aux collégiens ce qu’est la laïcité au travers d’une série de films, et un site
L’Observatoire a préféré opter pour une « pédagogie de la laïcité assise sur des situations concrètes et des réponses de bon sens » que sur un texte trop théorique. Là, les jeunes risquent d’adhérer plus facilement au propos. Le site , propose d’autres questions-réponses qui pourront aider tous les jeunes — et les moins jeunes également, d’ailleurs — qui s’interrogent sur un principe que beaucoup tentent aujourd’hui de corrompre.
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