L’Allemagne et donc l’Europe, à la croisée des chemins

La situation politique Allemande doit nous intéresser à plus d’un titre.

Le Premier, C’est que derrière le choix qui sera fait, c’est la dynamique européenne qui est en jeu. Une alliance de la CDU avec les sociaux-démocrates allemands serait bien plus utile pour cela, qu’une alliance avec les pseudos Libéraux. Il faut souligner à cet égard l’évolution   positive de la position du SPD face à une telle alliance.

Le second concerne les leçons que l’on peut tirer d’un mode de scrutin ou malgré toute l’expérience allemande, la proportionnelle conduit à un blocage gouvernemental : il faudra aussi se souvenir de cela quand nous aborderons la réforme de notre mode scrutin des législatives pour garder à l’esprit l’équilibre entre la nécessaire représentation des opinions et le besoin d’une majorité pour agir.

Enfin une situation de blocage ne pourrait que favoriser la montée de l’extrême droite ; une nouvelle digue pourrait ainsi céder compte tenu de l’histoire Allemande.

Je vous soumets, avec son autorisation une tribune libre sur  ce sujet de Bernard Deladerrière, Président du Mouvement Européen de Seine Maritime, et Vice-Président du Mouvement Européen France :

OÙ VA L’ALLEMAGNE ?

Pour comprendre ce qu’il se passe en Allemagne après les élections législatives du 24 septembre dernier, et ce qui risque d’arriver dans les semaines et les mois à venir, il faut faire un certain nombre de rappels utiles :

Les Allemands, encore largement traumatisés par le passé nazi, et malgré l’apparition d’une droite nationaliste xénophobe et eurosceptique, souhaitent très largement la stabilité politique et ne remettent pas en cause la bonne santé sociale et économique de l’Allemagne (cela à près de 85% dans les derniers sondages).

De nouvelles élections seraient sans doute catastrophiques pour les partis traditionnels (la CDU/CSU d’Angela Merkel, le SPD de Martin Schulz, et même les VERTS de Cem Özdemir et le FDP de Christian Lindner) et verraient monter à la fois cette droite nationaliste (AfD, proche du FN) et l’extrême gauche (Die LINKE, proche de la « France insoumise »).

La solution de la GRANDE COALITION (CDU / CSU + SPD) aurait au moins deux avantages supplémentaires par rapport à la coalition à la « Jamaïque » (CDU / CSU + VERTS + LIBÉRAUX) qui vient d’échouer : Un penchant européen plus prononcé avec un Ministre des Affaires Étrangères qui pourrait à nouveau être Sigmar Gabriel (SPD), très populaire en Allemagne, un accueil des réfugiés mieux régulé et maîtrisé, et moins hostile qu’avec le FDP ; mais aussi une défense des dossiers sociaux sur lesquels Angela Merkel serait sans doute prête à faire de nouvelles concessions, par exemple sur la question délicate des travailleurs détachés, et celle du contrôle des banques en Europe, véritable tabou pour le FDP.

Pour sauver la mise, la chancelière serait même sans doute prête à offrir de nouveaux postes ministériels au SPD, et pourquoi pas celui des finances, ce qui serait évidemment une révolution après l’ère « Schäuble », véritable « père fouettard » de la finance européenne, qui va maintenant présider le Bundestag, l’Assemblée Nationale allemande. Martin SCHULZ qui a, par avance, refusé d’entrer dans un quatrième gouvernement MERKEL, se verrait bien offrir un lot de consolation européen. La vie politique est toujours habile à trouver des solutions arrangeantes pour recaser les « perdants » … ;

Les sondages d’opinion faits ces derniers jours en Allemagne montrent que Christian LINDNER, le  jeune leader plein de morgue du FDP (Les Libéraux que l’on peut comparer à une UDI droitisée qui aurait perdu son goût pour l’Europe…) n’a pas été approuvé par une majorité d’Allemands en rompant les négociations avec la CDU/CSU et avec les Verts emmenés par Cem ÖZDEMIR.

Le Président MACRON et les Français devraient retrouver des raisons de se rassurer dans un tel schéma, et le « moteur » franco-allemand (ou le « tandem », que je préfère employer à « couple » toujours trop connoté psychologiquement, et dont abuse la presse française) retrouver un nouveau carburant indispensable à une vraie relance de l’Europe.

Rien n’est écrit, et de nombreux obstacles sont encore à surmonter, mais ce scenario semble possible dans une situation européenne et mondiale instable et particulièrement dangereuse.

Rendez-vous dans les jours et les semaines à venir…

Pour joindre le mouvement européen :
Adresse postale : Maison des Asociations, 11 Avenue Pasteur, boîte n° 5 / 76000 Rouen ;

Tel 06 86 34 09 54 /

Mail :  mouvementeuropeen76@free.fr

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