Même si les assistantes maternelles directement employées par les parents restent le mode d’accueil des enfants de moins de trois ans le plus répandu, l’accueil collectif gagne du terrain, note une étude publiée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rapportée par l’AMF.
« En 2015, l’accueil collectif continue sa progression : on dénombre 382 000 places au 31 décembre 2015, soit environ 11 600 places de plus qu’en 2014 (+3 %). Ce sont ainsi 50 300 places d’accueil collectif qui ont été créées en quatre ans, et plus de 178 000 depuis 1993 », souligne ainsi la Drees qui rappelle que cet accueil collectif peut prendre différentes formes.
En quatre ans, l’offre de places en structures mono accueil a diminué de 8 % (près de 10 000 places en moins), tandis que celle en multi accueil a progressé de 30 % (60 200 places supplémentaires). « Ces évolutions relèvent en grande partie de la transformation des structures mono accueil en multi accueil. La généralisation de la prestation de service unique (PSU), versée par les caisses des allocations familiales (CAF) depuis le 1er janvier 2005, a favorisé cette transformation. En effet, la PSU finance l’accueil collectif sur la base du nombre d’heures de fréquentation des établissements, et non plus sur celle du nombre de places, incitant des structures relevant jusqu’alors du mono accueil à proposer plusieurs types d’accueil, régulier et occasionnel », explique la Drees.
L’étude souligne par ailleurs que l’essor des micro crèches se confirme : + 28 % en un an et + 200 % en quatre ans. Micro crèche, Maison d’Assistantes Maternelles (MAM)… constituent en effet des alternatives utiles face aux difficultés de finances publiques des collectivités locales pour construire de nouveaux équipements
Au second trimestre 2015, il y avait environ 312 000 assistant-e-s maternel-le-s, soit une diminution de plus de 8 000 par rapport au second trimestre 2014 ( – 2,7 %). « Depuis 2005, c’est la seconde année consécutive que ces effectifs connaissent une baisse, plus prononcée en 2015 qu’en 2014 », précise l’étude. Au total, cependant, le nombre de places proposées par les assistantes maternelles restait de loin supérieur (977 000) à celui des places proposées (431 000) dans les 14 200 établissements d’accueil des jeunes enfants (EAJE).
La Drees note enfin un taux de scolarisation des enfants de moins de deux ans « qui reste faible ». « Après une longue période de stabilité de la fin des années 1970 au début des années 2000, où près d’un enfant de 2 ans sur trois fréquentait l’école maternelle, le taux de scolarisation à 2 ans a fortement diminué et s’établit depuis 2011 à 12 % », observe ainsi la Drees.
Bénéfiques, les politiques de petite enfance sont souvent présentées comme un « investissement social » : même si elles sont coûteuses, elles peuvent s’avérer « rentables » en permettant de prévenir les difficultés sociales (décrochage scolaire, pauvreté féminine, chômage, délinquance…) plutôt que d’avoir à les traiter après qu’elles sont survenues, ce qui peut s’avérer encore plus coûteux.
La plus grande hétérogénéité règne parmi les pays européens. C’est particulièrement vrai pour les premières années de la vie, avec un taux d’accueil des 0-2 ans qui varie de 5 % à 65 %. . Outre l’Allemagne, seuls sept pays ont instauré un droit légal à l’accueil du jeune enfant : la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Estonie, la Slovénie et Malte. Au-delà de l’investissement financier qu’il représente, le développement des services d’accueil de la petite enfance suppose sans doute des choix politiques forts, que tous les pays européens sont encore loin d’être prêts à assumer.
Là encore, comme souvent en matière familiale, une Europe du Nord investissant beaucoup dans les dispositifs publics et universels de soutien, s’oppose à une Europe du Sud et à une Europe centrale aux arrangements plus traditionnels.
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