Une personne handicapée est une personne qui, du fait d’une déficience physique ou mentale, ne peut exercer certaines activités ou participer à la vie sociale. La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances définit précisément le handicap comme une « limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques ».
On peut distinguer six grands types de handicaps : moteur, auditif, visuel, psychique, intellectuel et lié à une maladie. Dans ses enquêtes, l’Insee distingue des limitations motrices, sensorielles et cognitives.
L’institut distingue le handicap « ressenti » (se déclarer handicapé quel que soit le handicap), le handicap « identifié » (en fonction de critères définis par l’enquête) et le handicap « reconnu » (par une administration). La notion de handicap est relative et évolue dans le temps : elle dépend des normes sociales en vigueur. L’ampleur de la population considérée varie selon le niveau de déficience considéré.
Le handicap ouvrant des droits (dits « droits à compensations »), il fait aussi l’objet d’une reconnaissance administrative. Concrètement, une personne handicapée doit faire une demande auprès de l’une des Maisons départementales des personnes handicapées qui dresse un bilan et établit un « plan personnalisé de compensation ».
Combien de personnes sont handicapées en France ? Il est impossible, selon le centre d’observation de la société, de donner un chiffre unique tant celui-ci dépend de la tranche d’âge considérée et de la gravité de l’incapacité. Ce retard des statistiques publiques devrait être comblé car anormal compte tenu des enjeux. Selon une étude menée par le ministère du Travail en 2015, 2,7 millions de personnes de 15 à 64 ans déclarent disposer d’une reconnaissance administrative de leur handicap et 5,7 millions indiquent souffrir d’une maladie ou d’un problème de santé chronique les limitant depuis au moins six mois 1. Soit respectivement 6,6 % et 15 % de la population.
Selon Eurostat, 5,8 % des 15-64 ans (soit 2,3 millions de personnes) déclarent avoir une incapacité qui les limite physiquement de façon grave (données 2014). Parmi eux, 1,4 % avaient un problème de vue, 3,5 % d’audition et 1,6 % une difficulté pour marcher.
Selon des données pour l’année 2011, environ la moitié de la population reconnue handicapée l’était de naissance ou suite à un accident : 430 000 personnes sont nées avec un handicap (22 % de l’ensemble), 360 000 ont été handicapées par un accident du travail (19 %) et 275 000 par un autre type d’accident (14 %) 3. Une autre moitié connait un problème de santé qui est accentué par l’âge ou l’activité professionnelle mais qui n’est ni lié à la naissance, ni à un accident. Pour 80 % d’entre elles, il s’agit de conditions de travail physiquement pénibles, 26 % de stress, 15 % une exposition à des produits toxiques.
Le corps s’use au fil du temps. Moins de 3 % des 25-34 ans déclarent une limitation fonctionnelle grave, mais c’est le cas de 18 % des 65-74 ans et 44,8 % des 75 ans ou plus (données Eurostat 2014).
Cette usure est inégale selon le niveau d’éducation et donc selon les milieux sociaux. Si l’on considère les 45-64 ans, 4 % des diplômés de l’enseignement supérieur déclarent une limitation fonctionnelle grave, contre 13 % de ceux qui ont achevé leur parcours en fin de troisième (données Eurostat 2014).
Il est impossible de mesurer l’évolution du handicap, faute d’enquêtes comparables. Entre 1990 et 2015, le nombre de titulaires de l’allocation adulte handicapé (prestation sous conditions de ressources) a été multiplié par deux, de 520 000 à un million de personnes. Ce qui ne signifie pas que le nombre de handicapés a doublé mais que davantage de personnes sont reconnues comme telles ou que le niveau de vie des personnes handicapées s’est réduit 4.
Le handicap exclu de l’éducation, des loisirs, de la sociabilité, de l’emploi. Certains gestes simples (monter une marche, entendre distinctement, etc.) qui paraissent évidents pour la majorité, bloquent des millions d’autres. La France est par ailleurs un pays en retard dans l’adaptation des services publics (éducation, santé, etc.) au handicap et notamment pour l’accessibilité des transports en commun.
Lors d’une visite en France menée en octobre 2017, Catalina Devandas-Aguilar, la rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées des Nations Unies, a constaté le retard de notre pays.
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