Fin 2016, l’État contrôle directement 85 sociétés françaises. Par le biais de ces dernières et de leurs filiales, il contrôle au total 1 702 sociétés françaises, qui emploient 778 000 salariés, selon les derniers chiffres de l’INSEE.
Par rapport à fin 2015, le nombre de sociétés contrôlées par l’État augmente de 71 unités, alors que leur effectif salarié total diminue de 13 000 personnes.
Le secteur d’activité prédominant demeure les transports et l’entreposage qui emploient 60 % des salariés des sociétés contrôlées par l’État.
Parmi les 85 sociétés directement détenues par l’État, 38 ne possèdent aucune filiale ; c’est le cas notamment de la majorité des Grands ports maritimes et des Théâtres nationaux. 47 sociétés sont à la tête de groupes. Ceux-ci sont de tailles très diverses, aussi bien en nombre de sociétés qu’en effectifs.
Trois sociétés sur quatre détenues majoritairement par l’État appartiennent à trois grands groupes. Ainsi, le groupe EDF détient 597 sociétés, la SNCF en possède 529 et La Poste 165.
La hausse du nombre de sociétés sous contrôle de l’État est due en majorité à celle des filiales des quatre grands groupes que sont Électricité de France (EDF), La Poste, la RATP et la SNCF. Ils intègrent plus de sociétés qu’ils n’en perdent (respectivement + 28, + 24, + 11, + 6).
Les échanges de sociétés entre secteurs privé et public sont surtout liés à des ventes de filiales et à des rachats de sociétés. La Poste s’est positionnée sur le marché de la « silver économie » à travers sa filiale La Poste Silver. Elle propose désormais différents services pour répondre aux enjeux du vieillissement de la population et aux besoins des seniors. Pour ce faire, elle a pris une participation majoritaire dans le groupe Axeo (9 sociétés), acteur des services à la personne. Elle a racheté Tikeasy, qui a développé la tablette tactile Ardoiz à l’attention des seniors. Enfin, GeoPost, filiale de La Poste, a racheté 80 % de Resto-In, la start-up de livraison à domicile.
EDF, via sa filiale EDF Invest, crée des sociétés d’investissement destinées à assurer le financement des dépenses futures de démantèlement des centrales nucléaires en France.
En 2016, Geodis, filiale de la SNCF, a racheté la totalité des parts détenues par Thales dans la société SCO Aerospace and Defence (ex-TGFL Thales Geodis Freight & Logistics), expert de la logistique sur mesure et des activités de transitaire et de commissionnaire en douane pour les acteurs de l’aéronautique et de la défense.
L’État a perdu le contrôle de quatre sociétés de rang 1 : la Société de gestion de garanties et participation, l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité, les sociétés Aéroports de la Côte d’Azur et Aéroports de Lyon. La première a cessé son activité, la deuxième est devenue un établissement public administratif (EPA) et sort donc du champ, car ce n’est plus une société. L’État a cédé les 60 % de participation qu’il détenait au capital de la société Aéroports de Lyon à une société privée française et les 60 % qu’il détenait au capital de la société Aéroports de la Côte d’Azur à une société privée italienne. La perte de contrôle direct de ces quatre sociétés représente 1 200 salariés en moins, en tenant compte des filiales.
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