L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) témoigne de l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes. L’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties.
La France n’est pas exempte du “mediabashing” ou du dénigrement systématique des journalistes par certains leaders politiques qui sont mis en difficulté. RSF pense notamment à Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle en 2017. Le leader de la France insoumise, s’estimant victime d’une entreprise de démolition. Il a écrit sur son blog “que la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine”.
La France a gagné six places et occupe la 33e place, derrière le Cap-Vert, 29e, la Namibie 26e et le Ghana 23e. La France a bénéficié d’une “remontée partiellement mécanique” estime Reporters sans frontières, après la chute de certains de ses voisins européens. Dans ce nouveau classement, la Norvège reste leader pour la deuxième année consécutive, devant la Suède. La Corée du Nord, 180e conserve sa dernière place. La Russie est 148e et la Chine occupe la 176e place du classement.
Reporters sans frontières s’alarme de la multiplication des violences verbales contre la presse en Europe, où deux journalistes ont été assassinés ces derniers mois: le Tchèque Jan Kuciak et la Maltaise Daphne Caruana Galizia
Quatre des plus forts reculs enregistrés se situent en Europe: la République tchèque, dont le président Milos Zeman s’est présenté lors d’une conférence de presse avec une kalachnikov factice portant l’inscription «pour les journalistes», dégringole de 11 places à la 34e ; la Slovaquie, où l’ex-premier ministre Robert Fico a traité les journalistes de «sales prostituées anti-slovaques» et «simples hyènes idiotes» ; Malte, où une journaliste anticorruption a été assassinée, chute de 18 places au 65e rang ; et la Serbie en perd 10 (77e). Les États-Unis de Donald Trump, pays du 1er amendement qui sacralise la liberté d’expression, perdent quant à eux deux places au classement et tombent au 45e rang
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