Pour tenir les engagements pris au sommet de Paris lors de la Cop 21 en 2015 et limiter le réchauffement global de notre planète, nous devons investir massivement dans la transition de notre économie et de nos modes de vie. Pourtant, nous ne mobilisons pour le moment qu’une faible partie des sommes nécessaires pour financer la transition énergétique et permettre aux pays en développement de s’adapter au changement climatique.
Comment faire mieux et accélérer les décisions alors que nous avons déjà pris du retard dans le calendrier visant à ne pas dépasser 2 °C de réchauffement à la fin du siècle ? Il faut concevoir et lancer de nouveaux outils financiers permettant de diriger des capitaux vers des programmes de transition et les actions d’adaptation dans les pays les plus fragiles.
Terra Nova propose dans cette note, la transformation d’une partie de la dette des pays en développement en dette verte. Il s’agit de programmes innovants permettant d’annuler des dettes de pays à mesure que des actions pour la transition ou l’adaptation sont menées. Ils apparaissent particulièrement adaptés pour des pays très endettés et fragiles financièrement. Ces mécanismes permettent en effet de concilier la nécessaire lutte contre le réchauffement et les actions d’adaptation et le non moins nécessaire développement économique. La conditionnalité des remises de dette permet de vérifier l’engagement effectif des pays dans leurs programmes de lutte contre le réchauffement, sans risquer de conforter la mauvaise gouvernance par des allègements de dette confortant des pouvoirs en place indépendamment de leurs efforts réels pour l’avenir de leur population.
Mais cet outil adapté aux pays endettés ne doit pas être perçu comme un effort unilatéral des pays en développement. C’est pourquoi, il serait opportun de favoriser en parallèle un outil s’adressant à tous les pays, y compris les pays industrialisés : les obligations à impact environnemental. Ce mécanisme de financement permet de lier le paiement des intérêts à la réalisation d’un objectif environnemental. Déjà utilisé à une petite échelle pour le financement des infrastructures vertes innovantes, cet outil pourrait être mobilisé plus largement afin que les objectifs environnementaux soient intégrés dans la gestion des dettes souveraines et que la crédibilité des politiques climatiques soit ainsi renforcée.
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