La sécurité privée est en croissance, mais avec une faible rentabilité

La sécurité privée recouvre les services de garde, de patrouille et de transport de fonds. Le gardiennage de locaux professionnels et d’immeubles d’habitation représente 52 % du chiffre d’affaires du secteur, le contrôle et la surveillance des activités commerciales 22 %, le transport de fonds 11 % et les autres activités 15 %.

En 2016, les 5 700 unités légales du secteur de la sécurité privée emploient 139 000 salariés en équivalent temps plein, selon un bilan de l’INSEE. Télécharger le  bilan sécurité privée

Elles réalisent 7,0 milliards d’euros de chiffre d’affaires. À titre de comparaison, celui de l’intérim s’élève à 32,4 milliards d’euros et celui de la propreté à 22,4 milliards d’euros, deux autres    activités de soutien également intensives en main-d’œuvre.

 L’activité progresse fortement en raison d’une demande soutenue : le chiffre d’affaires augmente en moyenne de 3,8 % en valeur par an depuis 2010. Il accélère fortement en 2016 (+ 7,1 %), à la suite notamment des événements tragiques de 2015 et 2016 ainsi que de la révision du plan Vigipirate et de l’organisation de l’Euro de 2016. Sur la période, il augmente cependant moins vite que celui de l’ensemble des activités de soutien (+ 4,3 % par an) et, en particulier, que celui des autres activités à fort contenu en main-d’œuvre : l’intérim (+ 6,0 %) et, dans une moindre mesure, la propreté (+ 4,0 %).

Le secteur comprend peu de grandes entreprises, ce qui accroît la concurrence et pèse sur les prix (+ 1,2 % par an sur la période).

En 2016, le taux de marge moyen n’est que de 3,7 % contre 6,9 % pour l’ensemble des activités de soutien, et 29 % des unités ont même une rentabilité négative. Dans le secteur de la sécurité privée, la rentabilité est faible, sans doute en raison du poids des donneurs d’ordre qui font jouer la concurrence face à un secteur modérément concentré En 2016, le taux de marge moyen du secteur est de 3,7 %, contre 6,9 % pour l’ensemble des activités de soutien

Les délais de paiement des clients sont globalement élevés, comparés à ceux des autres activités de soutien : un quart des unités constate un délai moyen supérieur à 75 jours de chiffre d’affaires. Par ailleurs, les rémunérations sont modestes : deux tiers des salariés perçoivent moins de 13 euros bruts par heure. La qualification et le taux d’encadrement sont faibles dans ce secteur, où seuls 2 % des salariés sont des cadres.

En 2016, la France se situe au troisième rang de l’Union européenne (UE) en matière de chiffre d’affaires de la sécurité privée (17 % du total), derrière l’Allemagne (19 %) et le Royaume-Uni (19 %), mais devant l’Espagne (10 %) et l’Italie (8 %).

A noter, toujours selon l’INSSE que les activités liées aux systèmes de sécurité,  qui recouvrent la surveillance des systèmes de sécurité, ainsi que leur installation, emploient au travers les 2 500 unités légales de ce secteur, 16 700 salariés ETP. Leur chiffre d’affaires s’élève à 2,4 milliards d’euros en 2016, soit un quart de celui de l’ensemble de la sécurité. Un tiers de l’activité est tournée vers les particuliers.

Le taux de valeur ajoutée est plus faible que dans la sécurité privée (46 % contre 73 %) : les achats (notamment de fournitures « courantes », mais hors investissements) représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires. À l’inverse, le taux de marge est beaucoup plus élevé (22,4 % contre 3,7 %), permettant de financer des besoins d’investissement plus forts. En effet, la part de l’actif immobilisé y est nettement supérieure (43 % contre 30 %).

Entre 2010 et 2017, le chiffre d’affaires de ce secteur augmente de 6,9 % par an, deux fois plus vite que celui de la sécurité privée, tandis que la hausse des prix de production est comparable (+ 1,3 % par an). Cette activité s’exerce souvent en complément plutôt qu’en substitution de la sécurité privée.

Au Sommaire

  1. 7,0 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016
  2. Fort développement de l’activité entre 2010 et 2017
  3. La valeur ajoutée représente 81 % du chiffre d’affaires hors sous-traitance
  4. De faibles taux de marge
  5. Les délais de paiement des clients sont élevés
  6. Des salariés globalement plus jeunes que dans les autres activités de soutien
  7. La France au troisième rang européen pour le chiffre d’affaires de la sécurité privée
  8. Encadré 1 – Les systèmes de sécurité : un chiffre d’affaires deux fois plus dynamique que la sécurité privée
  9. Encadré 2 – Peu de grands acteurs dans la sécurité privée

 

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