Le programme Erasmus + et la mobilité en Europe : un réel succès…..mais le Brexit inquiète

Faire une année d’études, un stage ou un volontariat dans un autre pays européen : encore une exception il y a 30 ans, cette étape est aujourd’hui un passage obligé pour de plus en plus de jeunes et moins jeunes désireux de diversifier leur expérience. Etudiants, apprentis, collégiens, lycéens, demandeurs d’emplois, jeunes diplômés, formateurs… chacun peut désormais partir à l’étranger pour en bénéficier à travers le programme Erasmus+ mais également d’autres dispositifs de mobilité.

L’Espagne est la destination favorite des Européens. Elle a accueilli 48 595 étudiants en 2016. L’Allemagne et la France complètent le podium. La France est par ailleurs le pays qui a envoyé le plus d’étudiants à l’étranger en 2016 (43 905), principalement en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne. Elle est suivie de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie.

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Le traité de Rome ne prévoyant pas de compétence commune en matière d’éducation et de formation, c’est avec le traité de Maastricht que les termes d’éducation, d’étudiants ou de formation professionnelle ont fait leur première apparition dans le vocabulaire européen. Dans les domaines de l’éducation et de la formation, la compétence est avant tout celle des Etats membres. Conformément au principe de subsidiarité, l’UE encourage la coopération et la coordination entre Etats membres, dont elle peut compléter l’action si nécessaire.

En 2017, le programme Erasmus a fêté ses 30 ans. Depuis sa création, 9 millions de personnes ont effectué un séjour de mobilité à l’étranger par le biais de ce programme.

Le programme Erasmus repose sur une initiative communautaire. Dès 1971, les ministres de l’Education des neuf pays de la Communauté européenne s’accordent sur le principe d’une coopération dans le domaine de l’éducation. En 1976, un programme d’action définit les priorités et les étapes de cette coopération. L’objectif central est alors de parvenir à une meilleure connaissance des systèmes éducatifs en Europe et de renforcer les relations.

Puis en 1983, le Conseil des ministres de l’Education définit les principes de la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur en Europe à partir d’une nouvelle forme de partenariat entre universités d’accueil et d’origine. Il faut attendre l’arrivée de Jacques Delors à la tête de la Commission européenne en 1985 pour donner une nouvelle impulsion au projet qui finit par voir le jour en 1987.

Depuis 2014, le programme Erasmus est intégré au programme européen Erasmus+ (2014-2020) qui regroupe l’ensemble des actions de mobilité et de coopération européennes relatives à l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. Grâce à ce programme de mobilité, collégiens, lycéens, étudiants, apprentis, formateurs, jeunes diplômés et demandeurs d’emploi, jeunes avec ou sans diplôme, personnels éducatifs ou associatifs peuvent effectuer un séjour à l’étranger (études, stages, volontariat, etc.) pour améliorer leurs compétences et ainsi leur capacité de trouver un emploi. En France, c’est l’Agence Erasmus+ qui gère ce programme de mobilité.

 En 2017, le programme Erasmus a célébré ses 30 ans. Après des difficultés financières rencontrées au début des années 2010, la situation budgétaire du programme est maintenant stabilisée. En juin 2017, une version révisée du budget pluriannuel de l’UE pour la période 2014-2020 est approuvée, comprenant une hausse des crédits alloués à l’éducation et donc à Erasmus. Et concernant la prochaine période 2021-2027, le Parlement européen plaide même pour le triplement des fonds réservés à Erasmus.

De son côté, la France cherche à amplifier ce programme. Elle souhaite en effet porter à 15 000 le nombre d’apprentis mobiles d’ici à 2022, alors qu’actuellement “seuls” 6 800 apprentis bénéficient du programme Erasmus. Le 19 janvier 2018, M. Arthuis a rendu ses recommandations à la ministre du Travail Muriel Pénicaud, visant à réduire les obligations pour les entreprises d’accueil, ou encore renforcer le soutien financier pour les apprentis en mobilité.

Le Brexit, enfin, inquiète quant à l’avenir du programme Erasmus pour les citoyens britanniques et pour ceux qui veulent bénéficier d’une mobilité au Royaume-Uni. L’université de Cambridge a par exemple indiqué que les demandes d’inscriptions en provenance de l’UE pour 2017 dans le cadre du programme avaient baissé de 14,1%. Pour contre les effets du Brexit, le King’s College de Londres a, pour sa part, prévu d’ouvrir un campus à Dresde, en Allemagne. Fin janvier, la Commission européenne a adopté des mesures en cas de Brexit sans accord ou de report, pour permettre aux étudiants d’achever leur séjour Erasmus sans interruption après cette date. Mais l’avenir du programme pour les nouveaux étudiants reste incertain.

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