L’homophobie reste trop présente dans notre société

Conséquences d’une libération de la parole ? montée en puissance des réseaux sociaux ? ou croissance réelle de l’intolérance face aux différences ? toujours est-il que SOS homophobie a reçu 1 905 témoignages de victimes de discriminations du fait de leur orientation sexuelle en 2018, rapporte l’observatoire des inégalités. Principalement dans des contextes de la vie quotidienne, notamment sur Internet.

L’association SOS homophobie rapporte dans son rapport annuel,  qu’elle a reçu 1 905 témoignages de personnes victimes de discriminations du fait de leur orientation sexuelle en 2018  . Ce chiffre est en nette progression depuis 2015 (+44 %), même s’il n’atteint pas les records de 2013 et de 2014 (on était alors en plein débat sur le mariage pour tous). Cette évolution a de quoi inquiéter, mais cela ne veut pas dire que l’homophobie explose. La hausse peut être liée au fait que les personnes concernées déclarent plus facilement les faits. « Qu’elles soient bies, lesbiennes, gays ou trans, celles-ci hésitent sans doute moins qu’auparavant à signaler le rejet, les discriminations et les violences qu’elles subissent. Chaque parole libérée contribue à rompre le silence et à rendre illégitime toutes les formes de gayphobie, de lesbophobie, de biphobie et de transphobie », indique SOS homophobie. Ce qui n’empêche pas l’association de s’inquiéter d’une remontée des agressions physiques depuis 2017.

Les deux tiers des témoignages proviennent d’hommes. Un cinquième concerne des actes commis sur Internet. 54 % des cas signalés ont eu lieu dans des contextes de la vie quotidienne : dans les lieux publics, au travail, dans le voisinage, au sein de la famille, etc. Cette violence est ressentie encore plus fortement par les victimes quand elle émane de celles et ceux qu’elles côtoient tous les jours et avec qui elles entretiennent des relations régulières.

La société française progresse dans le domaine de l’égalité des droits des personnes selon leur orientation sexuelle. Le droit de toutes et tous au mariage ne sera sans doute pas abrogé, d’autant que les générations récentes, mieux formées, sont beaucoup plus tolérantes dans ce domaine. Il n’empêche que les progrès sont lents pour ceux qui vivent ces rejets au quotidien et que rien n’est jamais définitivement acquis. L’homophobie reste bien présente dans la société française. On est encore loin du jour où tous les couples homosexuels pourront afficher librement leur relation dans l’espace public en présence d’amis, de voisins ou dans leur famille. Où, finalement, elle ne « s’affichera » plus car elle sera banalisée.

 A noter qu’il s’agit de témoignages reçus par téléphone ou par mail. Ceux-ci donnent une indication, mais ne constituent pas un recensement des cas de discriminations homophobes. Une hausse des témoignages peut aussi venir d’une amélioration des dispositifs pour les recueillir et de la plus grande facilité à se confier à un organisme extérieur.

le Rapport annuel 2019 de SOS homophobie.

https://www.sos-homophobie.org/

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