En France, en 2015, le « made in France » représente 81 % de la consommation des ménages, selon l’Insee, et donc 19 % de la consommation des ménages est importée , dont 9 % de façon directe et 10 % de façon indirecte.
Ce taux masque une forte hétérogénéité entre types de produits. En effet, la consommation en biens manufacturés inclut 64 % d’importations, voire plus de 85 % pour les biens fabriqués. Cette part est même de 87 % pour la consommation de textiles, de produits de l’industrie de l’habillement ou du cuir et de la chaussure, aux neuf dixièmes de façon directe. Pour d’autres biens, cette part est plus faible : 40 % pour la consommation de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac.
En revanche, le contenu en importation de la consommation de services est en général assez faible, moins de 10 % en moyenne. Ces activités sont plutôt produites par des résidents, mais elles peuvent mobiliser des composants étrangers (par exemple, un restaurant français utilisant de la viande de bœuf argentine).
Le « made in France » peut concerner des marques non françaises mais produites pour partie en France, et réciproquement. Il rend compte de la résidence du processus de production. Les emplois résidents associés à la production du produit final au sein d’une filière peuvent se situer soit au niveau des producteurs intermédiaires, soit au niveau des producteurs finaux.
Le contenu en emploi de la consommation des ménages (i. e. en équivalent temps plein) est moins important pour les biens manufacturés, et particulièrement pour les biens fabriqués. Ainsi, 11,0 équivalents temps plein sont nécessaires pour satisfaire un million d’euros de consommation des ménages, mais seulement 4,7 pour les biens manufacturés et 1,8 pour les biens fabriqués. À l’inverse, 12,4 équivalents temps plein permettent de satisfaire un million d’euros de consommation des ménages en services.
Les produits importés permettent de satisfaire la consommation des ménages, mais aussi l’investissement et les exportations. Ils représentent 25 % de la demande finale en 2015, dont 11 % sont portés par la consommation des ménages, 8 % par les exportations et 6 % par les autres postes de la demande finale (investissement, variations de stocks et objets de valeur).
En 2015, 19 % de la consommation des ménages est importée (dont 9 % de façon directe et 10 % de façon indirecte), alors que 34 % des exportations françaises sont d’origine étrangère (dont 7 % de façon directe et 27 % de façon indirecte).
La structure de la consommation finale des ménages est différente de celle des autres postes de la demande finale. Les machines et équipements et les matériels de transport ou industriels pèsent davantage dans l’investissement que dans la consommation des ménages ; leur contenu en importation est important : 84 % pour la demande intérieure finale en matériels de transport.
En outre, les services émanent souvent d’une chaîne d’activités située sur le territoire français et sont essentiellement consommés par les ménages. En effet, pour l’essentiel, il s’agit d’activités mises en œuvre localement pour produire des biens et des services visant à satisfaire des besoins de personnes présentes sur le territoire, qu’elles soient résidentes ou touristes. C’est le cas des services de restauration, de santé ou d’éducation, même si leur production peut incorporer des denrées alimentaires ou du mobilier produits à l’étranger.
Dans une moindre mesure, pour les produits pharmaceutiques, la demande finale est importée à 58 %, aux trois quarts de façon directe. C’est surtout le fait de la consommation des ménages, dont le contenu en importations est de 87 % et essentiellement direct. Les exportations françaises contiennent 30 % d’importations, de façon indirecte.
La demande finale en denrées alimentaires inclut 37 % d’importations, réparties de façon égale entre importations directes et indirectes. Ces contenus en importation sont plus élevés pour la consommation (40 %) que pour les exportations (29 %).
Chaque ménage possède sa propre structure de consommation plus ou moins intense en « made in France ». Ainsi, les retraités et les cadres ont une consommation plus intensive en « made in France » : la part des dépenses des retraités en logement est élevée, et les cadres consomment davantage de services (loisirs, culture, hôtels-cafés-restaurants), postes de consommation qui sont naturellement plus intenses en « made in France ». À l’inverse, les ouvriers et les agriculteurs allouent une plus grande part de leur budget aux denrées alimentaires et aux boissons, qui sont moins intenses en « made in France ». Les plus âgés consomment davantage « made in France » que les jeunes. Enfin, la consommation « made in France » est plus faible lorsque la taille de la famille est grande : les familles nombreuses allouent une part plus importante de leur budget aux dépenses d’habillement et plus faible aux dépenses de logement.
Le contenu importé des produits consommés en France provient principalement d’Allemagne (13,0 %), des États-Unis (8,0 %), de Chine (7,7 %), du Royaume-uni (6,7 %), d’Espagne (6,5 %), d’Italie (6,2 %) et de Belgique (5,4 %).
Les importations provenant d’Allemagne pour satisfaire la consommation des ménages français sont assez variées. À l’inverse, les contenus en importations de certains pays sont plus ciblés sur des produits spécifiques : c’est le cas des produits informatiques importés de Chine, des véhicules automobiles importés d’Espagne, des équipements électroniques et optiques provenant de Suisse, ou encore des services d’intermédiation financière provenant du Luxembourg. Les biens du champ manufacturier sont surtout importés d’Allemagne et de Chine et les denrées alimentaires d’Allemagne, des Pays-Bas et d’Italie. Enfin, les importations de textiles proviennent à 36 % de la Chine.
Sur le champ des pays suivis par l’OCDE, ceux dont les dépenses de consommation sont inférieures à 500 milliards d’euros ont des taux de « made in » en général plus faibles que les autres (75,5 % contre 85,5 %, Cela s’explique pour partie par un effet taille, c’est-à-dire la capacité du marché intérieur à satisfaire la demande finale intérieure.
Le Luxembourg (61 %), l’Irlande (56 %) et Malte (59 %) ont les plus faibles taux de « made in », à l’inverse du Brésil (89 %), des États-Unis (89 %) et du Japon (87 %). Avec 80 %, la France est dans une position intermédiaire au même titre que ses proches partenaires européens : le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
Entre 2005 et 2015, le « made in » français a reculé de 1,9 point, contre 1,0 point en moyenne pour les pays de l’OCDE (hors Chine et Mexique). La dynamique est semblable au Royaume-Uni (– 1,6 %), au Danemark (– 1,3 %) et en Italie (– 1,0 %). Le « made in » allemand a diminué plus nettement (– 3,6 %), tout comme celui du Japon (– 4,0 %) ou de la Belgique (– 4,3 %). À l’inverse, les « made in » américains (+ 0,8 %), espagnols (+ 0,5 %) ou suédois (+ 1,7 %) se sont accrus sur cette période. D’un point de vue structurel, la part des importations françaises directes et indirectes reste semblable entre 2005 et 2015.
Les partenaires français restent assez stables entre 2005 et 2015. Cependant, le contenu de la consommation française en importations chinoises augmente sensiblement (+ 3,9 %), alors que le contenu en importations italiennes recule (– 2,5 %). Dans une moindre mesure, les contenus de la consommation française en importations japonaises (– 1,0 %), espagnoles (– 1,2 %) et britanniques (– 1,1 %) se replient, alors que ceux en importations américaines (+ 0,8 %), polonaises (+ 0,9 %) ou irlandaises (+ 0,5 %) progressent légèrement.
Les importations de produits allemands pour satisfaire la consommation des ménages français en équipements de transports et en activités informatiques se sont largement développées entre 2005 et 2015 (respectivement + 11,9 % et + 12,6 %), de même que les importations de pétrole raffiné des États-Unis (+ 7,5 %). La progression des contenus de la consommation française en importations chinoises résulte notamment des textiles (+ 20,6 %), des équipements électriques (+ 17,2 %) et des produits informatiques (+ 15,9 %).
Sommaire de la note made in France
- Le « made in France » représente 81 % de la consommation des ménages
- La consommation des ménages est plus « made in France » que l’investissement et les exportations
- La consommation en « made in France » est plus élevée chez les personnes âgées et les cadres
- Le contenu importé des produits consommés en France provient principalement d’Allemagne
Le « made in » français est proche du « made in » de ses grands voisins européens
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