A l’heure où l’Amazonie brûle, ou en sont les forêts françaises ?

Victime de violents incendies ayant entraîné la disparition en fumée de plus de 950.000 hectares, l’Amazonie est au centre de toutes les discussions. Mais où en est-on de la forêt en France ?

La France est le quatrième pays le plus boisé de l’Union européenne, après la Suisse, la Finlande et l’Espagne

Les zones forestières françaises ont doublé depuis les années 1820. Cette progression est particulièrement frappante dans un contexte mondial de déforestation

La forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 5 000 m2 avec des arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité, un couvert boisé de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. Elle n’inclut pas les terrains boisés dont l’utilisation prédominante du sol est agricole ou urbaine.

Cette définition est celle adoptée au niveau international (FAO). Les bosquets, territoires occupant une superficie supérieure ou égale à 500 m2 et inférieure à 5 000 m2 avec un couvert boisé de plus de 40 %, sont exclus de cette définition.

En métropole, la superficie forestière progresse de 0,7 % par an, depuis 1980. Aujourd’hui, la forêt en France métropolitaine couvre 16,9 millions d’hectares, soit 31 % du territoire. C’est l’occupation du sol la plus importante après l’agriculture qui couvre plus de la moitié de la France métropolitaine.

Les principales raisons de cette forte progression sont attribuées entre autres à la déprise agricole et au boisement des terres agricoles, et dans une moindre mesure aux changements climatiques qui favorisent la croissance et la productivité des arbres.

Les augmentations les plus fortes, en valeurs relatives, se situent sur le pourtour méditerranéen et en Bretagne. Dans les régions traditionnellement forestières, comme le nord-est et le massif landais, la progression est moindre. Ce constat est également valable en région parisienne du fait de la pression urbaine.

Les trois-quarts de la forêt française métropolitaine (12,6 millions d’hectares) appartiennent à des propriétaires privés.

La forêt publique représente donc un quart des forêts françaises métropolitaines. Elle se répartit entre les forêts domaniales (1,5 million d’hectares) et les autres forêts publiques (2,7 millions d’hectares), essentiellement des forêts communales.

Dans l’ouest de la France, la part de la forêt privée est nettement plus élevée que la moyenne nationale et dépasse 90 % pour les régions Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne. La région Grand Est est la seule région où la forêt privée est minoritaire (44 %).

Les propriétaires de forêts privées sont libres d’ouvrir ou non leur propriété au public. La majorité d’entre eux choisissent de donner un accès libre et illimité à leur forêt.

La forêt française métropolitaine est majoritairement une forêt de feuillus. Ces peuplements feuillus représentent 67 % de la superficie forestière métropolitaine* (9,9 millions d’hectares).

Les peuplements de feuillus se situent surtout dans les plaines ou à moyenne altitude. Les peuplements de conifères se situent essentiellement en zone montagneuse, dans le massif landais et dans les plantations assez récentes de l’ouest de la France.

Le volume de bois sur pied de la forêt française métropolitaine est de 2,7 milliards de mètres cubes. Les feuillus en représentent 64 %. Avec 42 % du volume des feuillus, les chênes (pédonculé, rouvre, pubescent) sont les essences feuillues les plus représentées sur le territoire métropolitain.

La ressource forestière évolue continuellement du fait des phénomènes naturels et des activités humaines. Un travail de collecte de données est donc indispensable pour produire l’information nécessaire à une gestion durable de la forêt. L’IGN joue un rôle primordial dans l’inventaire permanent des ressources forestières du territoire métropolitain.

La région Normandie a un des plus faibles taux de boisement régionaux, avec seulement 14 % de son territoire couvert par la forêt (430 000 hectares). La métropole de Rouen présente à l’inverse une forte présence forestière

Toutefois nos forêts ne couvrent pas nos besoins en bois et le parc forestier français doit aussi   faire face au changement climatique ; Les risques d’incendies se multiplient au delà du sud de la France

La cartographie forestière de la France métropolitaine est disponible sur le Géoportail.

le Mémento de l’inventaire forestier de l’IGN

Inventaire forestier

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2 Commentaires

    • Grancher Gérard sur septembre 2, 2019 à 10:59 am
    • Répondre

    Bonjour Dominique,

    L’illustration mis en exergue de ton article est une mauvaise représentation graphique :
    le non respect de l’échelle du temps suggère que la croissance moyenne de la superficie forestière depuis 1985
    est moindre que celle entre 1830 et 1985, alors que cela est le contraire. Le graphique produit par l’IGN est vraiment trompeur.
    De plus le premier pays boisé de l’UE est la Suède et non la Suisse (qui n’est pas dans l’UE !).

    Merci d’avoir traité ce sujet important.

    Bien amicalement.
    Gérard Grancher

    1. Merci Gérard pour ces remarques très justes !
      Par ailleurs je ne sais pas pourquoi j’ai oublié la Suède sauf peut être à confondre en écrivant Suède et Suisse !!

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