Depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, en 1979, le monde est ébranlé par le terrorisme djihadiste. En quarante ans, les attentats islamistes se sont multipliés, atteignant jusqu’au coeur des pays occidentaux, New York, Madrid, Londres, Paris, mais aussi Moscou, etc. Installant des sentiments de peur et de méfiance, par la violence aveugle et sa répétition le terrorisme islamiste alimente ou renforce les demandes d’autoritarisme et de fermeture que l’on voit monter en puissance dans les démocraties.
Mais avons-nous mesuré la réalité de cette violence qui nous inquiète tant ? Certes, nous savons que c’est aux États-Unis, le 11 septembre 2001, qu’a eu lieu la série d’attaques la plus meurtrière de l’histoire du terrorisme. Nous savons peut-être aussi qu’en Europe la France est le pays le plus touché. Nous devinons que la violence islamiste frappe plus souvent, plus durement encore, hors du monde occidental. Mais on ne peut dire qu’ainsi nous savons évaluer la violence islamiste.
La Fondation pour l’innovation politique a voulu contribuer à cette évaluation. Depuis le printemps 2018, elle a essayé de quantifier le terrorisme islamiste, de repérer les formes qu’il a pu prendre au fil de ces décennies, de recenser les actes qu’il a pu inspirer ou initier, d’estimer le nombre de ses victimes, d’identifier les organisations les plus meurtrières et les pays les plus meurtris.
Pour ce faire, elle a collecté une très grande quantité d’informations, au point de construire une volumineuse base de données, disponible en open data sur le site data.fondapol.org.
La masse d’information recueillie éclaire sous un jour nouveau le phénomène de la violence islamiste. Elle permet de mieux la décrire, de mieux la comprendre, d’en documenter la gravité.
Ainsi, à titre d’illustration, elle a établi qu’entre 1979 et 2019, au moins 33 769 attentats islamistes ont eu lieu dans le monde. Ils ont provoqué la mort d’au moins 167 096 personnes. Les attentats islamistes représentent 18,8 % de la totalité des attentats commis dans le monde, mais qu’ils sont responsables de 39,1 % des vies perdues à cause du terrorisme ; ou encore, qu’au cours des années étudiées, on note une intensification de cette violence et que la période la plus meurtrière est la plus récente : à partir de 2013, selon la fondation, l’islamisme est devenu la cause principale (63,4 %) des morts par terrorisme dans le monde. Elle identifie et quantifie les modes opératoires, les cibles. La vision du phénomène s’améliore, l’image devient plus claire.
On constate ainsi que la plus grande partie des victimes du terrorisme islamiste sont des musulmans (91,2%)
Retrouver l’étude ENQUETE-TERRORISME-
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